George Cavadia (1858-1926)

Le compositeur George Cavadia (1858-1926) est l’une des personnalités les plus significatives de la vie culturelle et artisitique de Brǎila et en particulier de son développement musical. Sa renommée a largement dépassé le cadre de sa ville d’adoption pour laquelle il s’est dévoué inlassablement.

Entre la Macédoine, Brǎila et Paris
   George Cavadia, musicien né en Macédoine en 1858, suit dès son enfance ses parents qui s’installent à Brǎila dans la principauté de Valachie. Sa famille d’un milieu aisé, lui permet de recevoir des cours de piano et de prendre également des leçons de chant avec le ténor italien Luigi Ademollo. Pourvu d’une belle voix de baryton, d’un talent évident de compositeur et d’une culture générale exceptionnelle, il s’implique avec beaucoup d’enthousiasme, de persévérance et de diplomatie dans de nombreuses initiatives artistiques locales comme celles de la création de l’école de musique, du conservatoire, des spectacles de la société musicales « Lyra », de son choeur et de son orchestre symphonique.

La salle « Lyra », construite en 1924, photo © Danube-culture, droits réservés

Photo © Danube-culture, droits réservés

   Le compositeur avait perçu les affinités de sa ville avec les arts de la musique et il encourage le développement de sa pratique avec d’autres personnalités de la vie artistique.

G. Cavadia, photo de Josef Kózmata, domaine public

   G. Cavadia n’a pas été seulement le promoteur de la culture musicale à Brǎila. Il fut également, de 1880 à 1884, l’un des artisans des nombreuses initiatives culturelles de l’aristocratie bucarestoise. En février 1883, le compositeur participe à une soirée du Théâtre National à laquelle assiste la famille royale. La princesse Bibesco (1886-1973)  chante tout comme George Cavadia qui interprète des oeuvres de Gabriel Fauré, George Ventura et sa propre romance Où êtes-vous ? Sa voix d’une étendue remarquable et qui couvrait le registre de basse jusqu’à celui de ténor, séduira les publics de son époque à l’image de celles du célèbre chanteur napolitain Enrico Caruso (1873-1921) ou d’Enrico Tamberlick (1820-1889) et des générations de mélomanes et critiques, non seulement en Roumanie mais aussi à Naples, Paris, Madrid, Nice…

Affiche de concert des débuts scéniques à Brăila de la cantatrice Hariclea Darclée qui sera plus tard l’égérie du compositeur italien Giacomo Puccini (1858-1924)  

George Cavadia peut être également considéré comme le mentor spirituel de la grande cantatrice Haricléa Darclé (1860-1939), originaire de la ville. C’est Cavadia qui lui conseille de poursuivre ses études à Paris et la fera également connaître et apprécier des hautes sphères culturelles de la capitale roumaine. Il se peut que le lien entre le compositeur et Hariclea Darclée ait été lié par aux origines grecques de la cantatrice. 

Hariclea Darclée, carte postale et autographe, collection de la Bibliothèque de l’Académie Roumaine, auteur Dragosandriana, droits réservés

   Si un grand nombre d’artistes lyriques roumains de niveau national et international furent jusqu’à la seconde guerre mondiale originaires de Brǎila, c’est à l’évidence en grande partie grâce au travail infatigable de promotion de la pratique musicale de George Cavadia et de sa génération de musiciens. En remerciement de son immense dévouement à la cause de la musique il fut décoré de la prestigieuse médaille du Danube errant.

   George Cavadia meurt à Paris le 18 janvier 1926 et sera enterré à Brǎila. Une décision du Conseil municipal de Brǎila datée du 30 juillet 2004 a élevé le compositeur au titre de Citoyen d’honneur de la ville. Une rue de la ville porte également son nom.

Oeuvres vocales
Despartirea, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest
Le Départ, romance, voix et piano, texte de Hoffmann, Bucarest
Te iubesc, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest
Sarutarea, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest, idem in L’Illustration, Paris, 1889, texte en langue française d’August Clavel
De ce m-ai desteptat?, voix et piano, texte de Carol Scrob, Bucarest
Dor de razbunare, voix et piano, texte de Carol Scrob, Bucarest, idem in Romante, caietul 1, Bucarest, 1958 (editia I), 1963 (editia II); idem in Romante, cantece de petrecere si cantece populare romanesti, Bucarest, 1978,
O durere muta, voix et piano, texte de D. C. Ollanescu, Bucarest
Te iubesc, nu ma uita, voix et piano, texte de Carol Scrob, Bucarest
Umbra, romance pour voix et piano, Bucarest (enregistrée par Angela Gheorghiu avec Malcolm Martineau pour Decca)
Unde esti?, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest, idem in Romante, caietul 2, Bucarest, 1958 (editia I), 1963 (editia II)
Randunica, voix et piano, texte de C. Petroni, Bucarest
Euphrosine, voix et piano, texte de I. Mallo, Bucarest
Da-mi pace, voix et piano, textede Carol Scrob, Bucarest
Alinta, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest
Visul, voix et piano, texte de C. Vacarescu, Bucarest, 1884
Stiu ca m-ai ierta, voix et piano, Bucarest, texte ?, 1884
Jalea mea, voix et piano, texte de Carol Scrob, Bucarest, 1885
Sarutul, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest, 1892
Adio, voix et piano, texte de Theodor Serbanescu, Bucarest, ?
Doua roze, voix et piano, texte de I. Trandafilia, traduit du grec par I. A. Ghimpa, Bucarest, 1899
Lumea mea, Bucarest, 1899
Melodii pentru voce si pian, Bucarest, ?

Sources :
Dumitru Anghel, « Cetateni de onoare ai Brailei » (Citoyens honoraires de Brǎila)Brǎila 
Munteanu, Ioan, Stradele Brăilei, Ed. Ex Libris, Brăila, 2005
www.filarmonicabraila.ro

Le théâtre et salle de concert Maria Filotti, construit en 1896 et qui porta successivement le nom de théâtre Rally puis de théâtre communal à partir de 1919, de théâtre d’État à partir 1949 et enfin de théâtre Maria Filotti depuis 1969, photo © Danube-culture, droits réservés. 

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