Rudolf von Alt (1812-1905), peintre et aquarelliste de la Sécession viennoise

   Rudolf von Alt (1812-1905) est un peintre autrichien né et mort à Vienne. Il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de la capitale de l’empire austro-hongrois dont il devient par la suite professeur.
Ce peintre et grand aquarelliste fait parti des premiers artistes d’une génération née après les guerres napoléoniennes et dont l’attitude envers la vie, à la fois réaliste, pragmatique et pleine d’enthousiasme devant les beautés du monde, rejoint leur façon de voir et de s’exprimer. 

Rudolf von Alt, Vue de Budapest avec le pont aux chaînes et le château, aquarelle, 1880

   Ce prolifique et talentueux peintre védutiste1 acquit une grande réputation bien au-delà des frontières de l’Autriche, grâce à ses tableaux et aquarelles représentant la nature, des paysages européens, le Danube, des vues de grandes et petites villes, leur animation avec leurs scènes quotidiennes, en particulier de sa ville natale, Vienne et ses peintures d’intérieurs aux couleurs variées et contrastées

Rudolf von Alt, autoportrait, 1890

   Élève de son père Jakob (1789-1872), peintre, lithographe et aquarelliste allemand venu s’installer à Vienne, frère aîné du peintre Franz Alt (1821-1914), il étudie à partir de 1826 à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne mais son travail sur le motif influencera davantage sa formation. Il accomplit de longs voyages dans toute l’Autriche-Hongrie et dans le sud de l’Europe jusqu’en Sicile. En 1828, le jeune peintre accompagne son père dans les Alpes autrichiennes. Sa première exposition à Vienne a lieu en 1830. Il devient professeur à l’Académie des Beaux-Arts à partir de 1879 et sera anobli en 1892. C’est lui qui présente G. Klimt à l’empereur François-Joseph en 1898. Rudolf von Alt fut également Président d’honneur de l’Association Artistique de la Sécession Viennoise.

Rudolf von Alt, À bord du vapeur du vapeur de la D.D.S.G. Maria-Anna, aquarelle, 1837 

   Rudolf von Alt commence par peindre des tableaux aux architectures élaborées, comme la cathédrale saint-Étienne (1832) puis exprimera clairement une préférence pour l’aquarelle. Son travail dans ce domaine peut se comparer aux plus grands des aquarellistes français et anglais de la même époque. Le format de ses aquarelles augmente progressivement et atteindra parfois celui de ses peintures à l’huile, dont le coloris est toutefois plus soutenu y compris dans les scènes d’intérieur.

Rudolf von Alt, Abbaye de Klosterneuburg, aquarelle, 1843

Son inspiration et sa technique se renouvellent constamment ; appartenant au début de sa carrière au sage réalisme du Biedermeier, puis à la peinture de plein air, il se rapproche du style impressionniste qu’il incorpore dans une touche très personnelle. Son style toujours très clair et aéré, sans fadeur ni mollesse, d’une grande délicatesse et poésie, évolue dans ses dernières œuvres vers un sens presque visionnaire de la réalité atmosphérique. Au cours de cette lente évolution, Rudolf von Alt ne se laisse malgré tout jamais entraîner à négliger l’aspect positif des choses.
Les collections les plus importantes de ses aquarelles sont conservées à Vienne en particulier à l’Albertina et au Kunsthistorisches Museum.

Danube-culture, mis à jour août 2023

Notes :
1Le védutisme est l’art de la vue, du paysage urbain ou suburbain et spécialement de ses représentants italiens du XVIIIe, comme Canaletto, Guardi, Belloto, Pannini…

Sources :
SCHRÖDER, Klaus-Albert, STERNATH, Marie-Luise (Herausgegeben), Jakob und Rudolf von Alt, im Auftrag des Kaisers, Ausst.Kat., Albertina, Wien, 2010
KOSCHATZKY, Walter Rudolf von Alt, Residenz Verlag, Salzburg, 1976
Dictionnaire Larousse de la peinture, Éditions Larousse, Paris, 2003

Rudolf von Alt, Dürnstein in der Wachau vu de la rive droite, aquarelle 1852, collection de l’abbaye de Klosterneuburg

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