La Brigach, modeste rivière de la Forêt-Noire

   La Brigach prend sa source à 925 m d’altitude sur le territoire de la commune de Saint Georges en Forêt-Noire (Sankt Georgen im Schwarzwald), plus précisément au lieu-dit Brigach d’où elle tire son nom.

photo © Danube-culture, droits réservés

Une rivière sans histoire ? Pas tout à fait puisque l’on vient d’un peu partout pour découvrir et photographier sa source qui se trouve dans le sous-sol d’une vieille ferme typique de la Forêt-Noire désormais restaurée. Eh oui, Le temps où l’écrivain Claudio Magris découvrait et visitait ces lieux dont il a fait une description pittoresque dans son livre consacré au Danube, est loin désormais. C’est dès ses sources que le tourisme aiguise sa curiosité pour le fleuve. 

Lieu-dit Brigach, photo © Danube-culture, droits réservés

La source de la Brigach, photo © Danube-culture, droits réservés

Photo © Danube-culture, droits réservés

La source alimente un petit étang dans un site sobrement aménagé pour les visiteurs puis la modeste rivière continue sa route vers la vallée traversant successivement les communes de Villingen, Marbach, Grüningen pour atteindre, 43 km en aval, la pimpante cité princière de Donaueschingen qu’elle traverse, en grande partie corsetée dans un lit artificiel.

La Brigach encore libre en amont de Villingen, photo © Danube-culture, droits réservés

La Brigach rejoint en passant par le parc du château son confluent avec la Breg, née elle aussi en Forêt-Noire à Furtwangen, près du hameau de la Chapelle Saint Martin (Saint Martin et Saint Georges veillent ainsi conjointement sur la naissance et le destin du grand fleuve !) et que les habitants considèrent toujours comme la véritable source du Danube. C’est à partir de leur confluent à l’extrémité du parc du château que ces deux jolies rivières prennent ensemble le nom de Danube.
Eric Baude pour Danube-culture © droits réservés, mis à jour août 2022

La confluence de la Breg et de la Brigach ou la naissance d’un fleuve, photos © Danube-culture, droits réservés

Sur le chemin de la Brigach, photo © Danube-culture, droits réservés

Sur les ailes du Danube : Albert Ludwig Berblinger, le tailleur d’Ulm qui se prenait pour Icare !

Tailleur de profession mais inventeur par passion, Albrecht Ludwig Berblinger, citoyen d’Ulm voulait faire du Danube le lieu de ses exploits, de la concrétisation d’un rêve fou qui l’obsédait. Mais celui-ci ne rêvait pas ni de pêche prodigue dans le fleuve, ni d’exil ou de la conquête de nouveaux territoires, en aval et plus à l’Est comme le firent ses compatriotes, les « Donauschwaben », les Souabes du Danube, originaires d’Ulm et des environs. Son rêve à lui c’était de voler avec ses propres ailes, des ailes de sa fabrication, élaborées patiemment. Aussi, après les avoir réalisé s’entraina t-il en secret en se lançant de petites collines des environs d’Ulm. Puis Berblinger annonça dans le journal local qu’il s’élancerait d’un tremplin rehaussant l’un des bastions des remparts le 4 juin 1811.
Le roi Frédéric Ier de Bavière qui devait se rendre en visite à Ulm le 30 mai se montra vivement intéressé par le projet du tailleur-inventeur et lui envoya pour l’encourager la coquette somme de 20 Louis d’or. La ville et le prestigieux comité d’accueil demandèrent à Berblinger d’avancer son vol pour le jour de la visite du roi. Berblinger ne pouvait pas refuser. Au jour dit, le public nombreux se rassembla à proximité des remparts. Mais une aile se brisa et l’obligea à repousser son envol au lendemain. Ce jour-là, ce fut le vent qui l’en empêcha. Malgré des conditions météorologiques toujours défavorables, Berblinger s’élança deux jours plus tard. La démonstration tourna au drame et le pauvre tailleur tomba directement dans le fleuve sans même avoir pu déployer ses ailes. Des pêcheurs indulgents le récupèrent. On le moqua. Il fut la risée de sa corporation qui l’exclura. Berblinger dut quitter Ulm. On n’entendra plus jamais parler de lui. Il noiera son échec dans l’alcool et l’addiction au jeu. Quant à ses ailes, la légende raconte que sa femme les aurait vendu à un artisan qui aurait fabriquer des parasols avec !

L’essai malheureux de Berblinger et son sauvetage par des pêcheurs d’après une gravure d’époque

Admirative de l’exploit de son tailleur, de son projet de voler et de son génie inventif, la municipalité d’Ulm a fait réalisé et expose dans le hall d’honneur de son hôtel de ville une réplique des ailes de son intrépide mais malheureux Icare local.
Le Danube avait déjà inspiré plusieurs autres essais, ceux-là réussis. En 1808, un horloger et inventeur viennois d’origine suisse, Johann Jakob Degen (1761-1848) avait réussi à s’envoler du Parc du Prater à l’aide d’une machine de son invention. Il effectuera un vol libre d’une heure le 6 septembre 1810 de Laxenburg à Vösendorf en présence de l’empereur François Ier.

Plaque commémorative sur la dernière maison viennoise où vécut Jakob Degen

Eric Baude pour Danube-culture © droits réservés, mis à jour  avril 2022

Un Danube facétieux : des pertes et une capture au profit du bassin du Rhin

Pertes d'Immendingen

« Ici s’enfonce sous terre le Danube environ 155 jours par an » photo Wikipedia

   Avant même de recevoir les eaux d’un premier affluent important, les deux tiers des eaux du jeune Danube s’engouffrent brusquement à la hauteur de la commune d’Immendingen dans plusieurs failles du sous-sol karstique du Jura souabe.

Le Danube en aval d’Immendingen (BadeWurtemberg) avant ses pertes, photo © Danube-culture, droits réservés

Pertes d'Immendingen, aval

Le Danube après ses pertes d’Immendingen, photo © Danube-culture, droits réservés

   Elles réapparaissent tout aussi soudainement à Aach (Bade Wurtemberg) dans la région volcanique du Hegau sous la forme d’une résurgence au débit conséquent (10 000 l/seconde), à une distance de 12 kilomètres, une soixantaine d’heures plus tard, via un réseau souterrain. 

La résurgence des eaux danubiennes à Aach dans le Hegau considérée comme la source de la Radolfzeller Aach, affluent indirect du Rhin, photo Wikipedia

Schéma du parcours souterrain des eaux captées lors des pertes du Danube, sources Wikipedia

Cette résurgence appelée « Achtopf » et considérée comme une source alimente les eaux d’un affluent indirect du Rhin, la Radolfzeller Aach (32 km) qui vient confluer indirectement avec celui-ci en se jetant à la hauteur de Rudolfzell dans le lac de Constance par lequel le Rhin transite. Les deux tiers de cette source proviennent des pertes du Danube.

Les eaux du Danube transitent ainsi « clandestinement » par ce réseau souterrain pour aller rejoindre le bassin voisin du Rhin, illustrant, après celui des pertes, un étonnant phénomène de capture.

La confluence de l’Aach dans le Bodensee (cac de Constance), photo droits réservés

   Le lit du Danube, asséché sur plusieurs kilomètres au-delà des pertes d’Immendingen en période d’étiage, période pouvant durer entre 155 et 200 jours par an, est réalimenté à la hauteur de Tuttlingen-Möhringen par les eaux du Krähenbach puis par celles de l’Elta à Tuttlingen, deux ruisseaux de la rive gauche. Une autre perte dans le même sous-sol karstique, à proximité de Friedingen, en aval de Tuttlingen, conduit par un réseau similaire à la même résurgence.
Ces pertes et cette capture par le bassin voisin du Rhin ont engendré autrefois une querelle entre les habitants d’Immendingen-Tuttlingen et ceux d’Hegau puis un procès entre les États de Bade et de Wurtemberg, aujourd’hui réunis dans un Land commun.
« Avec un colorant, on a établi que ce passage du Danube au bassin du Rhin dure environ soixante heures. Personne ne reprochera aux habitants de la région d’Immendingen-Tuttlingen d’avoir cherché à contenir dans certaines limites, avec des barrages et des conduites, cette « perte du Danube ». À Hegau, en revanche, on a émis des protestations, et, en 1927, on en vint même à un procès entre les États de Bade et de Wurtemberg. Aujourd’hui, deux galeries assurent à la vallée du Danube une quantité d’eau minimale d’eau ; mais au cours des étés secs, le lit de la rivière présente encore l’aspect d’un désert de pierre à peine mouillé. »
Hans Peter Treichler, Georg Stärk, Le Danube, Éditions Mondo SA, Lausanne, 1983

Voir également sur ce même site :

Le réseau hydrographique du Haut-Danube

Eric Baude, mars 2018, droits réservés, révisé novembre 2021

Ports de plaisance, emplacements d’amarrage, barrages-écluses et autres informations pour naviguer sur le Danube allemand : du PK 2415, 2 au PK 2203, 3

PK 2414, 2
Kelheim
Il n’est pas possible de s’amarrer sur les quais de la vieille ville de Kelheim. Voir au PK 2414, 7 Marina Saal.
Au dessus de la ville sur le Michelsberg se tient la Befreiungshalle, le Temple de la libération, inauguré par Louis Ier de Bavière le 18 octobre 1863 en commémoration des victoires sur Napoléon des 18 octobre 1813 et 1815.

La Befreiungshalle, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2414,7, rive gauche
Confluent du canal Main-Donau avec le Danube
Début de la route fluviale danubienne internationale régie par la Commission du Danube selon la convention de Belgrade (1948)

PK 2410, rive droite
Marina Saal
Mouillage minimum : 1,80 m – 2 m
Eau, électricité, douches, wc, WLAN, location de vélos, service de réparation, station-service, restaurant. La prochaine station-service en aval se trouve à Schlögen (Autriche)
Liaison par bus depuis la marina pour Kelheim ou 15 mn à bicyclette.
Contacts :
(Boote Yachten Marina Saal)
Tél. : 0049/9441/68 86 60

www.marina-saal.de

Marina de Saal au coucher du soleil, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2403,05, rive gauche
Port de plaisance de Donautal-Kapfelberg
Un bel emplacement mais très fréquenté !
Mouillage minimum : 1,2 m, entrée du port : 2 m
Eau, électricité, douches. Grue de levage.
30 mn à pied de Kelheim
Réparation et entretien : Vogel Service Marine, tel. +49/9405/953 00
Contacts :
Sportboothafen Donautal/Kapfelberg
Tél. du port : 0049/9404/51 69
ou Willi Mannsdorfer
Tél. :  0049/9441/76 61
Tél. port. / 0049/170/815 76 61

www.yachthafen-donautal.de

Port de plaisance « Donautal », photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2397,1
Écluse pour les bateaux de plaisance et écluse de Bad Abbach
Canal 19
Contacts :
Tél. : 0049/9405/12 76

Km 2386,9, rive gauche
Port de plaisance de Sinzing
Longueur maximale : 10 m
Mouillage minimum : 2 m
Eau, électricité, douches/WC, WLAN, grue
Contacts :
Sportboothafen Sinzing
www.mwsc-regensburg.de

PK 2381,3
Écluse pour les bateaux de plaisance de Regensburg
Contacts :
Tél. : 0049/941/854 58

Canal 21

PK 2380,5, rive gauche du bras sud du Danube
Port de plaisance de Regensburg
Les deux premiers pontons appartiennent au Club de bateaux à moteur et de sports nautiques de Regensburg (MWSV Regensburg)
Mouillage minimum : 1,5 à 2 m
Eau, électricité, grue
Contacts :
MWSV Regensburg
Josef Antes tél. : 0049/941/99 77 77

Bureau du club, tél.  : 0049/941 869 69, portable : 0049/171/515 76 11
Le troisième ponton appartient au Bootshaus Kainz
Eau, électricité, douches/WC
Contacts :
Tél. 0049/941/56 05 86

Le quatrième ponton appartient également au Club de bateaux à moteur et de sports nautiques de Regensburg. Voir ci-dessus.
Contacts:
Tél. portable : 0049/170/ 238 75 83

PK 2379,6
Pont de pierre historique et légendaire de Regensburg, l’un des plus beaux ouvrages de ce type sur le fleuve.

Le vieux pont de pierre de Regensburg, le pont le plus ancien du Danube encore en activité, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2377, rive droite
Marina de Regensburg, dans le quartier industriel
Mouillage minimum : 1,5 m
Longueur maximum : 16 m
Eau, électricité, douches/WC
A 15 mn à bicyclette de la vieille ville.
Contacts :
0049/171/212 31 54

Le musée de la navigation de Regensburg, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2368,8, rive gauche
Walhalla, pompeux panthéon bavarois de style néo-grec construit par Louis Ier de Bavière.

Le Walhalla, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2354,3, rive gauche
Écluse de Geisling
Contacts

Canal 22
Tél. : 0049/9481/943 67 31 11

PK 2329,7, rive gauche
Écluse de Straubing
Canal 18
Tél. : 0049/9421/43 07 01 11

PK 2325, rive droite
Straubing
On peut s’arrêter pour un court moment dans le port de l’Office de la navigation et de l’eau.
Contacts :
WSA Regensburg, antenne de Straubing
Tél : . 0049/9421/43 07 00
Il existe depuis peu sur la rive nord un emplacement  en libre-accès près du pont du château. L’entrée du bras sud se fait au PK 2320.
 

Entretien et réparations :
Marine Center Straubing

Tél. : 0049/9421/311 39
Marine-center-straubing.de

PK 2314, rive droite
Port de plaisance Club de bateaux à moteur et de sports nautiques de Straubing
Pour les bateaux de moins de 3 t, weekends et jours fériés.
Mouillage minimum : 1 m voire en dessous, sonder de préférence ou appeler le club.
Eau, électricité, douches/WC, WLAN, slip.
Contacts :
MWSC Straubing
Walter Dörfl
Tél. :  0049/9421/311 39
Tél. du club :  0049/9421/100 81
www.mwsc.de

PK 2288,5, rive gauche
Club de bateaux à moteur de Deggendorf-Metten
Weekend et jours fériés
Mouillage minimum : 1,5 m
Contacts :
MBC Deggendorf
Günther Vornehm
Tél. portable : 0049/171/ 807 10 99

PK 2283,9, rive gauche
Port de refuge de Deggendorf
Club de bateaux à moteur de Basse-Bavière-Landshut
Mouillage minimum : 1,5 m
Eau,électricité, douches/WC. Une station-service est à 300 m sir la route. Supermarché à 700 m.
Contacts :
Heinz Schinhärl, responsable des emplacements
Tél. portable : 0049/151/12 23 82 02
0049/171/213 03 4

PK 2281,8, rive droite
Confluent de l’Isar avec le Danube
Attention aux bancs de sable dans le périmètre du confluent !

PK 2256,6, rive gauche
Club de bateaux à moteur de Hofkirchen
Un joli petit port.
Mouillage minimum : 2,20 m
Eau, électricité, douches/WC, WLAN, grue.
Contacts :
MBC Hofkirchen
Jochen Reckzeh
Tél.portable : 0049/173/353 19 62

www.mbc-hofkirchen.de

PK 2249,2, rive gauche
Port de plaisance de Vilshofen
Mouillage minimum : 2 m
Eau, électricité,  douches, slip.
Contacts :
Fritz Höckel
Tél. portable : 0049/171/310 02 17
0049/171/453 41 4
http://www.bsv-vilshofen.de

PK 2237,8, rive gauche
Ponton de l’Auberge « Fischerstüberl »
Contacts :
Robert Heller
Tél. : 0049/8546/624
www.hellers.info

PK 2234,5, rive gauche
Port de plaisance de Schalding
Club des amis des sports nautiques de Passau. Peu de places. Mieux vaut appeler le club au préalable.
Longueur maximum : 8 m
Mouillage minimum : 1,5 m
Eau, électricité, douches/WC, slip. 

Contacts :
Raimund Towara
portable : 0049/171/404 04 39
Tél. du club : 0049/851/717 57

PK 2232,5, rive gauche
Port de plaisance de Heining (Passau)
Club de bateaux à moteur de Passau
Eau, électricité, douches/WC, WLAN, slip. Possibilité de cuisiner, petite piscine, location de vélos. 20 mn du centre ville en bus.
Une visite dans la vieille ville de Passau s’impose.
Contacts :
0049/160/92 21 32 35
Josef Aulinger,
tel. +49/851/822 22,
portable +49/179/476 04 87

www.myc-passau.de

PK 2230,7
Écluse de Kachlet
Contacts : 
Canal 20
Tél. : 0049/851/95 51 92 11

PK 2228,5, rive gauche
Port industriel et commercial de Racklau (Passau)
Interdit au bateaux de plaisance

PK 2228
Passau, la belle ville aux trois rivières ou la « Venise bavaroise »

PK 2225, 4 et 2225, 2
Confluent de l’Inn (rive droite) et de l’Ilz (rive gauche) avec le Danube.
Certains affirment qu’ici le débit de l’Inn est supérieur à celui du Danube. 

Confluent de l’Inn (à gauche) et de l’Ilz (à droite) avec le Danube à Passau, photo droits réservés

 

Km 2223, 3
Après le pont « Kräutelstein » commence sur la rive droite le territoire autrichien. La rive gauche reste en territoire allemand jusqu’à l’écluse-barrage de Jochenstein, le milieu du fleuve délimitant la frontière entre les deux pays.

Km 2222,1, rive gauche
Le port de refuge pour les bateaux de plaisance de Lindau n’est accessible qu’en en cas de problème.

Km 2215,5, rive gauche
Confluent de l’Erlau avec le Danube.
Possibilité d’ancrer dans le confluent pour de petits bateaux de plaisance. 

PK 2211,8, rive gauche
Port de plaisance d’Obernzell. Le dernier port de plaisance sur le territoire allemand avant la frontière avec l’Autriche.
Mouillage minimum : 1,5 m
Eau, électricité, douches/WC, WLAN, slip, grue. Piscine à proximité, pizzeria.
Contacts :
Franz Maier, capitaine de port
Tél. portable : 0049/151/46 63 68 12
https://marinas.info/marina/hafen-obernzell

PK 2207,6, rive gauche
Possibilité de s’amarrer au ponton de l’auberge «Kohlbachmühle»
Cuisine régionale.

PK 2205,6, rive gauche
Port privé de Grünau.
Ce port n’est pas accessible aux visiteurs.

Le Danube à la hauteur du barrage de Jochenstein, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 2203,3
Écluse et barrage de Jochenstein
Contacts :
Canal 22
Tél. : 0049/8591/91 19 81 11
Toute proche de l’écluse-barrage de Jochenstein, sur la rive gauche allemande, se tient la « Haus am Strom » (« La Maison au bord du  fleuve »). Exposition sur le thème de l’eau et de l’environnement.
www.hausamstrom.de

La « Maison au bord du fleuve », centre d’informations sur la biodiversité du Haut-Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

Eric Baude © Danube-culture, droits réservés
Mis à jour le 3 octobre 2021
Sous réserves de modifications

Passau

« Passau, a environ 15 000 habitants, est située au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz, a un aspect très pittoresque et est une très ancienne ville. Elle se compose de la ville proprement dite : Altstadt et Neumarkt, Innstadt et Ilzstadt, Anger et St. Nicolas. La ville fut fondée en l’an 100 avant Jésus-Christ, sous le le nom de Bojodurum. L’Innstadt a été bâtie aujourd’hui à sa place ; 26 ans après Jésus-Christ les légions romaines avançantes trouvèrent cette ville déjà fortement développée et l’agrandirent pour en faire un point stratégique important. Par la paix de Preßbourg du 20 décembre 1805, l’évêché de Passau est rattaché à la Bavière. La cité se développa depuis harmonieusement. Passau est le siège du tribunal et des administrations suivantes : Intendance des bâtiments, cour d’appel, tribunal d’arrondissement, justice municipale et tribunal suprême, administration de district, charge de finances, administrations des eaux et forêts, administration de la poste, station télégraphique, grand bureau de douane, municipalité, police et banque succursale… »
Alexandre François Heksch, Guide illustré sur le Danube de Ratisbonne à Souline, A. Hartleben, Éditeur, Vienne, Pest, Leipsic, 1883

Passau en 1858 par le peintre hollandais Kasparus Karsen (1810-1896)

Une histoire singulière
   Cité libre et dynamique du Saint-Empire romain germanique, tournée très tôt vers le fleuve, sa navigation et son commerce, sur la route du sel et des croisades, centre de forge réputé à la Renaissance, elle fût érigée en évêché dès 739. Ses évêques acquièrent le statut de princes d’Empire en 1217 et règnent pendant trois siècles, jusqu’à la création d’évêchés en Autriche et en Hongrie, sur un immense territoire danubien qui s’étend jusqu’à Vienne. Au XVIIe Passau est en grande partie détruite par des incendies (1662 et 1680). Les évêques font appel à des architectes italiens pour la reconstruire. On raconte qu’en 1703, les troupes bavaroises assiègent la ville épiscopale. Les trois compagnies locales de soldats sont peu motivées pour se battre contre leurs voisins et refusent le combat sous prétexte d’une fièvre subite. Mais le général en chef des troupes bavaroises d’alors, frustré et sans doute en recherche d’une quelconque action glorieuse, se plaignit de n’avoir rencontré aucune résistance ! La cité demeure la résidence du prince-évêque jusqu’au début du XIXe siècle puis elle est annexée par l’Électorat de Bavière, futur royaume, à la période de la sécularisation (1803-1805). Napoléon y séjourne en 1809 sur le chemin de Vienne et considère Passau comme la plus belle cité allemande.

Sur la façade de l’Hôtel de ville, les niveaux atteints par les différentes inondations, photo © Danube-culture, droits réservés

De la mise en scène baroque de son architecture, des perspectives toutes en rondeur et en courbes flatteuses de sa cathédrale Saint-Étienne, de l’ambiance quasi insulaire de son coeur historique qui pointe en direction du confluent comme la proue d’un navire, de l’omniprésence de l’eau, émanent incontestablement, comme pour sa soeur Ratisbonne, une atmosphère unique rappelant l’effervescence culturelle de la civilisation de l’Europe méridionale et la contribution de quelques-uns de ses éminents artistes à l’épanouissement de Passau.

Sissi (Elisabeth, princesse de Bavière et Impératrice d’Autriche-Hongrie s’arrêta ou visita Passau à plusieurs reprises, lors de son voyage en bateau vers Vienne en 1854, puis en septembre 1862 par le train depuis l’Autriche et en 1878 de manière anonyme sous le nom de C. Woog de Paris. photo © Danube-culture, droits réservés 

Aujourd’hui Passau est une ville d’environ 55 000 habitants, restaurée avec beaucoup de soin et qui séduit de nombreux touristes de toute l’Europe en particulier par le fleuve. Outre son patrimoine historique et architectural, elle possède une université fréquentée par 10 000 étudiants et propose une offre conséquente d’événements culturels tout au long de l’année parmi lesquels « Les semaines européennes » (« Festspiele Europaïsche Wochene »).

Le coeur de Passau entre Inn et Danube, comme la proue d’un navire, photo droits réservés

C’est à Passau que le Danube quitte l’Allemagne sur sa rive droite, après le confluent avec l’Inn pour entrer en Autriche. Le fleuve ne devient autrichien sur ses deux rives qu’à partir du kilomètre 2200. La ville a subi en 2013 les inondations les plus importantes de son histoire depuis le moyen-âge. Certaines sources affirment qu’à Passau c’est le Danube qui se jetterait dans l’Inn au débit plus important mais l’histoire officielle en a décidé autrement. Enfin provisoirement…

« Dans la ville de Passau/Régnait un évêque », dit la XXIe Aventure de la Chanson des Nibelungen. Cet évêque, dans le grand poème médiéval allemand, c’est Pilgrim, présenté comme l’oncle des Burgondes et de Kriemhild mais c’est l’histoire de Passau entière qui s’enveloppe dans une majesté épiscopale, toute en rondeur. Du Ve siècle jusqu’à nos jours, innombrables sont les éloges à la gloire et à la beauté de la « florissante » et « resplendissante » ville aux trois noms bâtie sur trois fleuves, la Venise de la Bavière, « schön und herrlich« , belle et magnifique, dont à une époque le diocèse s’étendit à l’Autriche et à la Hongrie et dont les évêques régnaient sur la Pannonie et sur le patriarcat d’Aquileia1. Passau a été une ville libre du saint empire, et surtout la résidence du prince-archevêque, jusqu’en 1803 ; du haut du coteau, l’Oberhaus — la forteresse épiscopale — tenait sous son regard et ses canons les citoyens et leur municipalité, assurant le maintien d’un ordre ponctué par la dévotion religieuse, l’autoritarisme clérical, la splendeur baroque, de solides études classiques et d’aimables plaisirs des sens…

Bateliers_Linz-Passau (Bartlett)

Bateliers de Passau et Linz, dessin de William Bartlett, 1844

À Passau prévaut la rotondité, la courbe, la sphère — univers clos et achevé comme une balle bien protégée par le chapeau épiscopal qui la coiffe. Elle a une beauté de femme faite, la séduction accueillante et conciliante de ce qui est achevé. Mais la courbe de la coupole se fond dans celle, maternelle, de la rive, elle disparaît dans celle des eaux qui s’échappent et se dissolvent ; le côté insaisissable et léger de l’eau rend aérienne et légère la pompe des palais et des églises, qui apparaît mystérieuse et lointaine, irréelle comme un château dans un ciel crépusculaire.

Vue de Passau depuis Oberhaus, lithographie de Max Kuhn et Fridolin Maillinger, vers 1860, collection Bibliothèque Nationale d’Autriche, Vienne

À Passau, le voyageur sent que l’écoulement du fleuve est désir de la mer, nostalgie du bonheur marin. Ce sentiment de plénitude vitale, ce cadeau des endorphines et de la tension artérielle ou de quelque acide secrété par un cerveau bienveillant, l’ai-je vraiment éprouvé dans les ruelles et sur les quais de Passau — ou alors est-ce que je crois l’avoir éprouvé seulement parce que, attablé au Café San Marco, je suis en train d’essayer de le décrire ?…

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Les fresques du plafond de la cathédrale de Passau, photo Danube-culture, droits réservés

À propos du débit du Danube et de l’Inn…
   « La masse d’eau que l’Inn apporte est peut-être supérieure à celle du Danube ; elle1 est plus ou moins large2 mais ne vient pas de si loin. Grâce à l’Inn, le Danube emporte à la mer Noire toutes les eaux du Tyrol allemand et de la Suisse que le Rhin, le Rhône, le Tessin et l’Adige ne prennent pas pour la mer du Nord et la Méditerranée… »
Victor Duruy, Causeries de voyage, Première partie, De Paris à Vienne, 1864
Notes :
L’Inn est de genre masculin en allemand contrairement au Danube qui est de genre féminin.
2 Le pont de bois sur l’Inn a 700 pieds allemands (Füsse), celui qui est sur le Danube n’en mesure que 677. Le Füss = 324 millimètres, ce qui donne aux deux ponts 256 et 219 mètres.

   « Passau est au confluent de trois cours d’eau ; la petite Ilz et le grand Inn s’y jettent dans le Danube. Mais pourquoi le fleuve formé de leurs eaux mêlées, et qui s’écoule vers la mer Noire, doit-il s’appeler et être le Danube ? Il y a deux siècles Jacob Scheuchzer dans son Hidrographia Helvetiae, page 301, observait que l’Inn, à Passau, est plus large et plus profond que le Danube, avec un débit plus fort, et même derrière lui, un parcours plus long.

Johann Jakob Scheuchzer (1672-1733), médecin et naturaliste suisse

Le docteur Metzger et le docteur Preusmann, qui ont mesuré en pieds la largeur et la profondeur des deux cours, lui donnent raison. Donc le Danube est un affluent de l’Inn et Johann Strauss est l’auteur d’une valse intitulée Le bel Inn bleu — L’Inn après tout pourrait revendiquer à plus juste titre cette couleur. Ayant décidé d’écrire un livre sur le Danube, je ne puis évidemment souscrire à cette théorie, de même qu’un professeur de théologie dans une faculté catholique ne peut nier l’existence de Dieu, objet même de sa science. Par bonheur c’est justement la science qui me vient en aide, en l’occurrence la perceptologie, selon laquelle si deux fleuves mêlent leurs eaux on considérera comme fleuve principal celui qui, au confluent, forme un plus grand angle avec la partie qui se trouve en aval. L’oeil perçoit (établit) la continuité et l’unité de ce fleuve, et perçoit l’autre comme son affluent. Faisons donc confiance à la science et évitons, tout au plus, par prudence, d’observer trop longuement le triple confluent à Passau et de passer trop de temps à vérifier l’ampleur dudit angle, parce que l’oeil, à force de fixer longuement un endroit, se trouble et voit double, ce qui envoie à tous les diables la clarté de la perception, et risquerait d’occasionner de vilaines surprises au voyageur du Danube.
Ce qui est certain, c’est que le fleuve va à val, comme celui qui le suit ; peu importe d’établir avec rigueur d’où viennent toutes les eaux qu’il emporte et qui confondent avec les siennes. Aucun arbre généalogique ne garantit à 100% le sang bleu. La foule hétérogène qui se presse sous notre crâne ne peut présenter un inattaquable certificat de naissance, elle ne sait d’où elle vient ni quel est son nom, Inn ou Danube ou autre, mais elle sait où elle va et comment elle finira. »

Claudio Magris, « Dans la ville de Passau » et « Le beau Danube ou le bel Inn bleu », Danube, coll. « L’Arpenteur », Gallimard, Paris 1988

Notes :
1Une des villes les plus importantes de l’Empire romain, fondée en 181 avant J.-C., port maritime, aujourd’hui située dans la province italienne du Frioul. Le patriarcat d’Aquileia, une entité politico-religieuse, a existé de 568 jusqu’à 1751. 

2Johan Jakob Scheuchzer  (1672-1733), « Von dem Wasser des Schweizerlands », in  Natur = Historie des Schweizerlandes, Zweite Theil, Bei Heidegger, Zürich, 1752, p. 31 ; d’après le récit de deux médecins, le docteur Metzger et le docteur Preussmann. J. J. Scheuchzer affirme dans ce même article sur le Danube qu’il ne veut pas se prononcer sur le lieu exact de la source du fleuve.

Collectivité locale de Passau
www.passau.de
Office de tourisme (page en langue française)
www.tourismus.passau.de

Culture
Festival des semaines européennes (juin-juillet)
www.ew-passau.de
Cathédrale Saint-Étienne (Dom St. Stephan), achevée en 1668. L’orgue est le plus grand instrument de ce type au monde.

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Les orgues de la cathédrale, photo © Danube-culture, droits réservés

Musée du diocèse et trésor de la cathédrale (Domschatz und diöcezanmuzeum)
www.bistum-passau.de
Musée de le forteresse épiscopale (OberhausMuseum) :
www.oberhausmuseum.de
La construction de la forteresse remonte au XIIIe siècle. De la batterie « Linde », on bénéficie d’une vue magnifique sur la ville et sur l’étonnant confluent du fleuve et des deux rivières dont on distingue parfaitement les couleurs respectives avant qu’elle ne se mélangent.
Musée d’art moderne (Museum Moderner Kunst)
www.mmk-passau.de
Musée du verre de Passau (Glasmuseum Passau)
www.glasmuseum.de
Musée romain « Kastell Boiotro » (RömerMuseum Kastell Boiotro) 
www.stadtarcheologie.de

Grande salle de l’hôtel de ville (Großer Rathaussaal)

Hébergement
Hôtel Altstadt-Hotel Passau
www.altstadthotel.de
Confortable, central et à proximité du confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz

Hôtel Wilder Mann
www.wilder-mann.com

Hôtel de tradition à proximité du Danube dans la vieille ville, chambre de Sissi.

Hôtel Koenig
www.hotel-koenig.de
Près de l’embarcadère et de la piste cyclable

Pension « Weisser Hase »
www.weisser-hase.de
Pension « Zur Goldenen Sonne »
www.pension-goldene-sonne.de

 Croisières

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Donauschiffahrt Wurm & Noé
www.donauschiffahrt.de
   De nombreuses possibilités de croisières simples et à thème avec cette compagnie allemande aux bateaux confortables, très présente sur le Danube tout au long de l’année. En été et certains jours on peut se rendre en bateau de Passau à Vienne. La remontée et l’arrivée sur Passau en bateau, en particulier au coucher du jour ou la nuit, est exceptionnelle.

Danube-culture, droits réservés, mise à jour avril 2022 

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