Franz Weismann (1856-1938), photographe bavarois du Haut-Danube

De son mariage avec Anna Maria Yberle en 1892 naîtront trois filles ; Emmy (Emilie), Marianne et Sophie. Franz Weismann semble avoir été très fier d’elle car elles apparaissent sur d’innombrables motifs de ses travaux photographiques et de peintures.
Sur le plan professionnel, il est promu inspecteur central. Trois ans avant de prendre sa retraite (1926), le ministre autrichien du commerce et des transports lui décerne le titre de « Kommerzialrat » (Conseiller commercial), une distinction très rare à l’époque pour  des étrangers.
Outre sa profession, il se passionne pour la photographie et la peinture, domaine dans lequel il cherche encore à se perfectionner à l’âge de 64 ans, en suivant l’école artistique du soir de Passau. Son motif préféré était naturellement sa ville d’adoption. Il l’a souvent représentée sur des plaques photographiques, des tableaux et des aquarelles. En matière de peinture, Franz Weismann bénéficie des conseils de son ami, le célèbre peintre d’histoire né à Passau, Ferdinand Wagner (1847-1927) dont certaines des fresques décorent l’Hôtel de ville et de son gendre, « peintre en bâtiment », marié à sa fille aînée Emmy.
La plupart de ses œuvres appartiennent à des collections privés ce qui laisse supposer que sa peinture connaissait un grand  succès. Seule une petite partie de son travail est conservé au musée de la forteresse d’ Oberhaus de Passau. L’une d’entre elles, non signée, a longtemps été la figure de proue et l’attraction du public de l’établissement car un expert l’avait identifiée comme un tableau de du peintre et poète romantique bavarois Carl Spitzweg (1808-1885). Il est revenu à l’une de ses filles de dissiper l’erreur et, au grand regret de la direction du musée, d’attribuer ce tableau à F. Weismann. C’est en tant que tel qu’il est désormais exposé à Linz.

Les quelques 1000 négatifs sur plaques de verre (9 x 12 cm) ont été conservés dans sa famille puis acquis par Michael Geins de Passau. Celui-ci qui peut être considéré comme le « redécouvreur » de l’oeuvre de Franz Weismann, a numérisé les négatifs en grand format et les a restauré avec abnégation afin de montrer les clichés de Weismann sous forme de digiprints lors d’expositions rendant ainsi un grand service à l’histoire de la photographie.
Ses travaux se distinguent par leur très grande qualité. Les motifs des photos prises aux alentours de 1900 sont très variés. Outre des représentations de bâtiments, de paysages et de vues de villes, on trouve également des photos de famille, notamment de ses filles et de ses amis.
De nombreuses photos ont évidemment pour sujet la navigation sur le Danube et plus généralement la vie quotidienne des bords du fleuve mais aussi d’autres cours d’eau. Sa fonction de directeur au sein de la D.D.S.G. lui permettait de diriger tous ses bateaux avec des signaux de pavillon dans la position qui assurait une représentation la plus efficace possible. De la même manière, il regroupait des groupes de personnes, voire même des enfants jouant au bord de l’eau, qui devaient prendre la pose la plus naturelle possible.
Les motifs de Passau, disponibles en petits tirages, sont également très recherchés par les collectionneurs de cartes postales.
Une des rues de la rive gauche du Danube à Passau porte son nom.

Eric Baude pour Danube-culture, © droits réservés, mis à jour mai 2023

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