Le delta du Danube : une grande variété d’habitats naturels

    Parmi la trentaine d’habitats différents qui ont été répertoriés dans le delta du Danube (vingt-trois habitats naturels et sept anthropiques), on trouve celui des forêts fluviatiles qui poussent au bord de certaines voies d’eau. Elles sont formées de galeries d’arbres en majorité constituées de différentes variétés de saules (salix alba et salix fragilis), de peupliers, d’aulnes, d’érables et de lianes. Ces arbres poussent sur des sols alluvionnaires inondés ou pourvues d’une humidité excessive et riche en eaux souterraines affleurant à la surface. Les saules et les peupliers forment une ceinture ombragée le long des voies d’eaux et jouent un rôle essentiel dans la fixation des différents types de sols alluvionnaires, sols qui peuvent être parfois, certains étés, exposés à un manque d’eau selon le niveau du fleuve.Cet habitat se situe sur un relief compris entre 0 et 300 mètres. La température moyenne y oscille entre 10 et 12,5°. La moyenne des précipitations varie de 400 à600 mm.

 

 

« Le chêne agenouillé » de la forêt de Caraorman

Cette légende raconte qu’au petit village de pêcheurs de Crișan, à proximité de la forêt au nom singulier de Caraorman (Kara Orman, forêt-Noire en turc), se préparait un magnifique mariage entre la fille de toute beauté d’un Roumain venu travailler dans le delta et un jeune cosaque valeureux réputé pour sa bravoure. Dans toute la région régnaient à cette époque paix et harmonie entre les différentes populations vivant au bord de l’eau. Avant d’offrir son cœur au jeune Cosaque, la jeune fille avait du toutefois refuser les avances d’un Turc entreprenant. Furieux et jaloux d’avoir été éconduit par la jeune file, celui-ci jura qu’il se vengerait de l’affront. Lorsque les hommes du village de Crișan quittèrent leurs habitations pour les préparatifs de la noce, le Turc accompagné de quelques-uns de ses proches pénétra dans la maison de la fiancée et l’enleva. Ils allèrent ensuite se cacher dans la forêt, non loin du puits des chasseurs comme les habitants appellent aujourd’hui cet endroit. Le jeune Cosaque se mit avec ses amis à leur recherche et n’eut aucun de mal à retrouver leur cachette. S’engagea alors une terrible bataille comme on n’en avait jamais vu auparavant dans cette forêt paisible. Les Turcs furent tués l’un après l’autre, la plupart d’entre eux au moment où ils s’agenouillaient à terre et imploraient la pitié de leurs adversaires ainsi que d’Allah. La jeune femme qui avait été enlevée était miraculeusement indemne et put repartir au village avec son fiancé pour convoler en justes noces. À l’endroit même où les Turcs avaient perdu la vie poussa quelques temps après un jeune chêne dont les racines paraissaient s’être nourries du sang des Turcs. La légende raconte que c’est pour cette raison que cet arbre prit cette forme étrange qui lui donna par la suite son surnom de «chêne agenouillé».

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