Le Danube viennois pris par les glaces pendant l’hiver 1879-1880
Adolf Obermüllner (1833-1898) et Alexander von Bensa (1820-1902), le Danube pris par les glaces en 1880, huile sur toile (collection Wien Museum).
Comme le montre ce tableau des peintres Adolf Obernmüllner et Alexander von Benza, les blocs de glace s’accumulèrent à la hauteur de Nußdorf, devant l’entrée amont du canal du Danube (Donaukanal), un ancien bras naturel du fleuve réaménagé à l’occasion des gigantesques travaux de régulation du fleuve (1870-1875) et dont il était possible désormais de fermer l’accès en cas de besoin par un système ingénieux de bateau-porte (Speerschiff) qui faisait partie des inventions techniques présentés lors de l’Exposition universelle de Vienne en 1875.
Le Danube est par le passé régulièrement sorti de son lit à la hauteur de la capitale autrichienne lors des dégels et de la fonte des neiges, inondant à répétition et copieusement les deux rives et en particulier les quartiers de Leopoldstadt (avec le parc du Prater en bordure du fleuve), Rossau, Erdberg, Florisdorf… La ville paie à cette époque un lourd tribut au fleuve mais les habitants tirent en même temps d’importantes contreparties économiques, alimentaires et sociales de la présence du fleuve. Les inondations de 1830 et 1862 furent particulièrement dévastatrices. Les travaux de régulation et de canalisation entrepris dans les années 1870-1875 détournèrent une grande partie du volume des eaux fluviales vers l’aval et améliorèrent nettement la situation. Les inondations commencèrent à s’espacer mais ce n’est en fait que depuis l’aménagement du nouveau Danube des années 1970-1987 que la capitale autrichienne se trouve réellement à l’abri des colères danubiennes qui ont encore frappées récemment les villes et les villages de la Wachau et de l’amont haut-autrichien et bavarois du fleuve (2002-2013).