Le réseau hydrographique du Haut-Danube

Passau et le confluent avec l’Inn et l’Ilz

Pertes et captures
Avant même de recevoir l’apport d’un premier affluent important, les deux tiers des eaux du jeune fleuve disparaissent brusquement une cinquantaine de kilomètres en aval des sources de la Breg et de la Brigach, à la hauteur d’Immendingen et de Fridingen an der Donau dans plusieurs failles du sous-sol karstique du Jura souabe.

Fridingen an der Donau (Bade-Wurtemberg), gravure de 1850

Le Danube en aval des pertes d’Immendingen, photo © Danube-culture, droits réservés

Après un parcours souterrain d’une douzaine de kilomètres, elles ressortent une soixantaine d’heures plus tard tout aussi brusquement par une importante résurgence (« Aachtopf ») dans la région volcanique du Hegau (Bade-Wurtemberg), sur le territoire de la commune d’Aach. Ces eaux d’origine danubiennes alimentent ainsi celles d’un affluent indirect du Rhin, la Radolfzeller Aach, rivière qui, après un parcours de 32 km, se jette dans le Bodensee (lac de Constance) à la hauteur de Radolfzell. Les eaux du Danube transitent ainsi par ce réseau souterrain vers le bassin du Rhin, illustrant un étonnant phénomène de capture. Le lit du Danube, asséché sur plusieurs kilomètres en aval, au-delà des pertes d’Immendingen et de Fridingen en période d’étiage, période pouvant durer entre 155 et 200 jours par an, est réalimenté à la hauteur de Tuttlingen-Möhringen par les eaux du Krähenbach (16, 5 km) puis par celles de l’Elta (15, 6 km) et du Kesselbach ou Kösselbach, (env. 15 km), tous les trois des petits cours d’eaux de la rive gauche.

Confluence de l’Elta avec le Danube, photo Donautalbahner, droits réservés

Le fleuve rassembleur
   Le Danube connaît tout d’abord en Forêt-Noire un régime hydrographique de type pluvio-nival avec des hautes eaux en hiver et au printemps. L’Iller (147 km), le Lech (264 km), aux forts débits nivo-glaciaires, et l’Isar (295 km) qui baigne la capitale bavaroise et rejoint le Danube à la hauteur de Deggendorf (Bavière), tous les trois également affluents de la rive droite, proviennent des Alpes calcaires septentrionales.

Confluence de l’ Iller avec le Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

   Les plus importants affluents du Haut-Danube, comme l’Inn (517 km), la Traun (146 km) et l’Enns (349 km) sont des affluents de la rive droite. Ils prennent leurs sources dans les Alpes centrales. Ces rivières, de caractère par conséquent alpin, pour la plupart aujourd’hui canalisées et érigées en sources d’énergie hydraulique (barrages) comme de nombreux affluents et sous-affluents haut-danubiens, suivent d’abord les grandes vallées longitudinales du relief alpin. Elles rejoignent ensuite des massifs calcaires, obliquent vers le nord/nord-est, traversent des territoires morainiques et atteignent des plaines préalpines constituées de graviers avant de se jeter dans le Danube, drainant sur tout leur parcours une importante quantité d’alluvions.
   Ces affluents et en particulier l’Inn, exercent de part leurs grandes variations saisonnières de régime une influence considérable sur celui du Haut-Danube : fontes des neiges et précipitations abondantes peuvent engendrer, souvent pendant les mois d’avril à juillet, des débordements et de graves inondations que le Danube répercute largement en aval.
   Viennent ensuite confluer avec le Danube sur cette même rive droite la Traun, l’Enns et l’Ybbs (131 km), qui sont les derniers affluents conséquents de caractère alpin.

La confluence de l’Enns avec le Danube (rive droite) à la hauteur de la petite ville de Mauthausen (rive gauche,Autriche), photo © Danube-culture, droits réservés

   Les bassins de la Leitha ou Lejta (180 km), La Rábca ou Rabnitz (120 km) et la Rába ou Raab (250 km) se situant à l’extrémité nord-est des Alpes, ces trois rivières perdent en entrant dans la petite plaine hongroise leur capacité à charrier des alluvions et sont de caractère transitoire.
    Sur la rive gauche, le Haut-Danube reçoit des apports plus secondaires comme ceux de l’Altmühl (227 km dont les 34 derniers kilomètres ont été aménagés et intégrés au Canal Rhin-Main-Danube et dont le confluent se trouve à la hauteur de Kelheim), de la Naab (197 km), de la Regen (190, 7 km), deux rivières bavaroises et, plus en aval du Kamp bas-autrichien (157 km). Sur cette rive, le bassin versant danubien septentrional est beaucoup plus limité géographiquement du fait d’une ligne du partage des eaux qui passe au travers des vieux massifs de la Bayerischer Wald (Forêt Bavaroise) et de la Böhmerwald (Forêt de Bohême) et qui impose à la Vltava (430 km), rivière qui prend sa source dans ce dernier massif, de couler vers le nord et de se jeter dans l’Elbe au lieu de se diriger vers le sud et le Danube beaucoup plus proche.
En aval de Vienne, la Morava austro-tchéco-slovaque (329 km) ou March en allemand conflue avec le Danube aux lisières de Bratislava. Il s’agit du plus grand affluent de moyenne montagne de la rive gauche provenant du nord du bassin du Haut-Danube mais elle ne modifie pas le caractère alpin du fleuve. Elle prend sa source en Moravie du Nord au pied du mont Kralický Sněžník dans le massif des Jeseníky, à proximité de la frontière polonaise. 

La confluence austro-slovaque de la  Morava avec le Danube à Devín, photo © Danube-culture, droits réservés

Alors Inn ou le Danube ?
Le plus impressionnant et le plus abondant des affluents du Haut-Danube se nomme l’Inn. Cette rivière prend sa source à près de 2500 m dans un lac de la haute vallée de l’Engadine, au sein du massif des Grisons (Suisse) dans le lac de Lunghino dont elle joue le rôle d’exutoire. Elle traverse trois autres lacs et le territoire des Grisons sur une centaine de kilomètres dont la partie finale s’effectue dans un parcours frontalier austro-helvétique, pénètre dans le Tyrol autrichien par une trouée dans le contrefort du massif de la Silvretta, baigne la capitale du Tyrol, Innsbruck, joue un peu plus loin à nouveau le rôle de frontière, cette fois entre l’Autriche et l’Allemagne, et s’engage dans une vallée transversale des Alpes calcaires, près de Kufstein (Tyrol), vallée qui l’amène jusqu’aux Préalpes bavaroises. l’Inn traverse encore par une vallée étroite la forêt de Neuburg qui n’est autre qu’un contrefort du vieux massif de la Bayerischer Wald (Forêt bavaroise) avant de confluer avec le Danube à Passau à moins que ce ne soit le Danube qui se jette dans l’Inn, du moins telle est l’hypothèse de certains hydrologues, peut-être vertueux et soucieux de rétablir une vérité que l’histoire a décidé de ne pas prendre en compte. D’ailleurs pour les Tyroliens d’autrefois, il était évident que c’était le Danube qui se jetait dans l’Inn à Passau !1

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Le confluent de l’Inn avec le Danube à Passau, photo © Danube-culture, droits réservés

Le régime de cette rivière est notamment conditionné par un bassin versant alpin comportant 720 km2 de glaciers. Mais c’est dans ses bordures alpine où il atteint sa largeur maximale que celui-ci connait ses précipitations les plus abondantes à l’origine de la plupart de ses crues. Son lit peut atteindre dans cette partie de son cours la profondeur de 12 m. C’est l’Inn qui, par ses variations saisonnières de débits, détermine plus que tout autre affluent le caractère alpin du Haut-Danube, caractère alpin prévalant jusqu’au confluent avec la Save (dont le parcours atteint 1005 km ou 940 km selon les sources) au km 1170, soit au pied de Belgrade, c’est-à-dire bien au-delà du bassin supérieur du fleuve, limité à la frontière austro-slovaque et à la Porte de Devín (Slovaquie), en aval du confluent de la Morava (March),à la lisière occidentale de Bratislava.

Notes : 
1 Hérodote situait la source du Danube près de la ville de Pyrene « dans le pays des Celtes. » Ce qui fut interprété comme une ville près du massif des Pyrénées. Outre que les Pyrénées n’ont jamais été le pays à proprement parlé des Celtes, il semblerait que cette interprétation soit erronée. Plus intéressante est l’hypothèse superposant la source du Danube à celle de l’Inn. Les Romains ne dénommaient-ils pas le mont Brenner « Mons Pyrenaeus » ? L’étymologie du mot allemand « Berg » pourrait provenir  du mot « Pyr » donnant en allemand « Gepyrge » puis « Gebirge ». Quand  à Engadin, il signifie en rétoromanche, langue latine parlée dans les Grisons « Le pays près de la source de l’Inn ».

Sources :
Andreas Dusl, « Wien am Inn, Ein etymologischer Essay » in Das Wiener Donau Buch, Édition S, Wien, 1987

Le cours de l’Inn depuis sa source en Engadine jusqu’à Passau, sources Wasseraktiv

Eric Baude, mis à jour mai 2023, © Danube-culture, droits réservés

Devín, forteresse médiévale

« Toute la matinée, bien avant que d’atteindre Pressburg, nous voyons à l’horizon monter une épaisse et lourde fumée, c’était un incendie ; la moitié de Theben a brûlé ce jour-là ; c’est vers le coucher du soleil que nous atteignîmes ce lieu, l’un des plus pittoresque de tout le trajet. Au sommet de la montagne, se trouve une ruine, certainement la plus belle de toutes celles du Danube. Rouge, le soleil couchant brillait sur les routes humides des moulins, qui, en raison de leur mouvement, semblaient faites d’or repoussé. Tout ici n’était que verdure et parfums ! Quelle beauté, quelle grandeur dans toute la nature ! La Theben hongroise est un petit îlot tombé du ciel, or voici que toute cette beauté n’était plus que détresse et lamentations, la moitié de la ville était plongée dans l’horreur et les cendres… »
H. C. Andersen, « Sur le Danube », in Le bazar d’un poète, Domaine romantique, José Corti, Paris, 2013

Carte historique : Thèbes, au confluent de la rivière March (Morava) avec le Danube. Copie en noir et blanc de la feuille du (troisième) relevé topographique national de la monarchie austro-hongroise sous François-Joseph. Levé en 1883. Feuille de carte graduée Zone 13 Colonne XVI Section NW (a), partie hongroise (plus tard 4758/1 UNG). Échelle : 1:25.000.

 « Le Danube entre en Hongrie à l’embouchure de la March (Morava), à environ 50 kilomètres de Vienne. Dès la frontière, les ruines pittoresques de l’ancienne  forteresse de Thèbes (Dévénn) apparaissent sur la rive gauche. Elles se dressent sur un rocher calcaire, contrefort rocheux des Carpates du nord-ouest, les fameuses Carpates blanches sur le versant du Kobelberg, au confluent de la rivière avec le Danube. Ce château-fort était autrefois un fier et solide rempart de la région, mais il n’est plus aujourd’hui qu’un motif bienvenu pour le pinceau des peintres. Le rocher sur lequel les ruines de la forteresse se dressent a pris de l’importance en raison d’une grande carrière qui fournit les pierres nécessaires à la construction des ouvrages destinés à maîtriser le cours impétueux du Danube.
Ce bastion a connu bien des déboires avant que les Français ne le fassent sauter à la poudre en 1803. Et ce fut le dernier rôle que le château de Thèbes joua dans l’histoire. Ces montagnes rocheuses abritent également des vestiges bien plus anciens. En effet, des restes d’animaux et de coquillages ont été trouvés dans ses grottes, ce qui prouve que cette montagne était autrefois la rive de la mer d’eau douce qui recouvrait la plaine hongroise. Dans ses éboulis, on a également retrouvé des cendres, des morceaux de bois carbonisés et des gobelets qui, selon certains, seraient d’origine romaine.
Au pied de la montagne du château, au sud, dans une charmante vallée, se trouve le bourg de Thèbes, dont les habitants, depuis les plus anciens, sont de bons viticulteurs et arboriculteurs, et encore plus de bons bateliers. Les bateliers de Thèbes formaient autrefois une corporation particulière, dont les lettres de privilège et autres documents existent encore…
« Le Danube hongrois » (Die ungariche Donau), in Die österreichisch=ungarische Monarchie in Wort und Bild, Ungarn (IV. Band), Druck und Vertrag der kaiserlich-königlichen Hof=und Universitätsbuchhändler, Wien 1896, pp. 17-86

Une légende
« Sur un rocher mince et droit comme un obélisque s’élève la tour de la Nonne [ou tour de la Vierge], autrefois reliée au château par un pont-levis et maintenant inaccessible. Voici, d’après une vieille légende, l’origine de son nom. Un des seigneurs de Thèbes, dans une expédition en Carinthie, s’éprit d’une jeune fille noble condamnée au cloître par sa famille. Il l’emmena à Thèbes et se préparait à épouser solennellement, quand un soir, à son retour de la chasse, il apprit par un de ses serviteurs que sa fiancée avait été surprise et enlevée par son oncle, l’abbé d’Isenberg, qui l’emmenait au couvent. Il rassembla à la hâte quelques cavaliers, se mit à la poursuite de l’abbé et, après un court et violent combat, reprit sa fiancée.
Le lendemain, ils attendaient tous deux dans la chapelle du château le prêtre qui devait bénir leur union, quand un serviteur vint leur apprendre que l’abbé d’Isenberg avait surpris, avec une troupe considérable, l’entrée du château. Le sire de Thèbes se retira dans la tour avec sa fiancée et s’y défendit avec courage. Mais ses hommes tombaient l’un après l’autre ; à minuit, l’abbé faisait enfoncer la dernière porte et pénétrait dans la tour. la jeune fille s’était réfugiée avec son fiancé à l’angle du parapet et demanda vainement à son oncle de consentir à leur union. L’abbé se précipita alors sur eux, mais ils avaient disparu soudain, et quand il plongea ses regards dans l’abîme, il ne vit que les flots qui se refermaient avec un bruit sourd sur les deux amants. »
Paul Lancrenon, Trois mille lieues à la pagaie, de la Seine à la Volga, chapitre VIII, « Le Danube, Paris, Librairie Plon, 1898

   Étymologiquement le nom slave de Devín que portent la forteresse et le village au pied de celle-ci, connu depuis le Moyen Âge qui  apparaît pour la première fois dans les Annales de Fulda, chroniques de l’époque carolingienne couvrant la période 715-901 sous le nom de « Dowina », est difficile à expliquer. Devín pourrait éventuellement provenir du substantif slovaque « deva » ou « dievka », signifiant  « jeune fille ». Certains auteurs slovaques émettent l’hypothèse que Devín aurait plutôt pour origine le nom de la déesse slave Deva. Devín aurait été le centre du culte autour de cette déesse. Ce nom aurait peut-être également un lien avec le verbe de la langue slovaque « dívat sa » (regarder). 

Johann Christian Brand (1722-1795), environ de la forteresse de Thèbe (Devín), au confluent de la Morava avec le Danube, huile sur toile, 1752

Des recherches archéologiques ont permis de découvrir que les lieux avaient été colonisés par les hommes dès l’ère néolithique, aux âges du bronze et du fer. Un camp celtique s’installe sur le promontoire par la suite et s’y développe. Un premier poste militaire romain (Divinium), tête de pont de l’importante ville-garnison de Carnuntum (rive droite), est consolidé et s’intègre dans le dispositif de défense du Limes romain contre les agressions des peuples barbares. La forteresse est érigée au VIIe siècle  à la frontière du puissant royaume de Grande Moravie (833-907), premier état slave européen. Ce royaume recouvrait en partie l’actuelle région de Moravie (République tchèque), l’ouest de la Slovaquie, une partie de la Hongrie ainsi que des territoires adjacents. De nouvelles parties complètent les fortifications initiales entre le XIIIe et le XVIe siècle. Après avoir connu plusieurs propriétaires issus de la noblesse, la forteresse est acquise par les Pálffy, une famille aristocratique de Haute-Hongrie en 1635.  Occupée quelques années, la forteresse est peu à peu délaissée. Les armées napoléoniennes la détruisent lors de la campagne d’Autriche de 1809. La tradition du pèlerinage national à la forteresse sera inaugurée par Ľudovít Štúr (1815-1856), une des personnalités éminentes de la Renaissance nationale slovaque au XIXe siècle, et ses compagnons le 24 avril 1836.

Les ruines de la forteresse seront vendus par ses derniers propriétaires pour une somme modeste à l’État tchécoslovaque en 1935.

La forteresse de Devín (Theben) sur son éperon rocheux, au confluent de la Morava avec le Danube, le bâtiment incongru à droite date de l’époque communiste et du « Rideau de fer », photo © Danube-culture, droits réservés

Après l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie (armée roumaine exceptée) de la Tchécoslovaquie en août 1968, quelques Slovaques courageux tentèrent de gagner la rive autrichienne et la liberté en plongeant dans le fleuve depuis les hauteurs de la colline. Le « Rideau de fer », à peine entrouvert, se refermait jusqu’en 1989 sur la dictature communiste qui fit surveiller inlassablement le Danube et la Morava par ses gardes-frontières et ses soldats. Un monument a été érigé en mémoire de celles et ceux qui tentèrent de fuir la République socialiste tchécoslovaque à cet endroit.

Le monument aux victimes de la dictature communiste lors de leur tentative d’évasion, photo droits réservés

La forteresse, monument historique national tchécoslovaque depuis 1961 puis slovaque depuis le 1er janvier 1993, appartient désormais au Musée municipal de Bratislava. Aménagée avec ses caves en musée elle sert également de lieu d’exposition et pour diverses manifestations et reconstitutions. Surnommée parfois la « Troie slovaque », elle demeure un symbole des débuts de la nation slovaque.

Le confluent de la Morava (March) avec le Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

Eric Baude pour Danube-culture, mise à jour décembre 2022, © droits réservés

Pratique
www.muzeum.bratislava.sk

La forteresse est ouverte au public sur la période d’avril à novembre tous les jours à l’exception des lundis de 10h00 à 17h00 et les samedis et dimanches de 10h00 à 19h00 (en avril, octobre et novembre de 10h00 à 17h00).

Comment s’y rendre ?
On peut accéder au site depuis Bratislava en voiture (direction Karlova Ves et Devín), en transport en commun (bus N° 29 depuis l’arrêt de bus situé sous le Nouveau Pont (Nový most), en bateau, à vélo ou à pied.

Le départ des excursions en bateau à lieu deux fois par jour depuis un embarcadère proche du centre ville, Fajnorovo nabřezie, (2 quai Fajnorovo).

Du 25 avril au 21 Mai et du 29 août au 17 septembre le bateau part exceptionnellement du port de Bratislava à 11h 00 et 14h 30. Les vélos sont acceptés à bord des bateaux.
LOD, compagnie de navigation slovaque : www.lod.sk
Cette compagnie assure également des liaisons avec Vienne (sous réserve)

Les amateurs de promenades peuvent revenir à Bratislava par un agréable itinéraire de deux heures à travers la campagne environnante de Devín. Cet itinéraire traverse également la réserve naturelle de Devínska Kobyla à la biodiversité remarquable. Il débute au niveau de Devín et s’achève à Sandberg colline fossilifère, dans le quartier Dubravka de Bratislava. De superbes points de vue sur Devín, le Danube, Bratislava et l’Autriche jalonnent cette belle promenade.

La « Devínska Kobyla » ou « Thebener Kogel », sommet avancé des Petites Carpates (514 m) qui domine la forteresse de Devín, forme avec la colline du Braunsberg (346 m) sur la rive droite un défilé du nom de « Porta Hungarica » reliant les Carpates aux Alpes et dans lequel s’écoule le Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

Le Pont/passerelle de la liberté sur la Morava/March entre l’Autriche et la Slovaquie en amont de son confluent avec le Danube

Un bel ouvrage pour les cyclistes et les randonneurs, photo © Danube-culture, droits réservés   
   Un premier pont avec des piles en bois avait été édifié à cet endroit en 1771, à l’époque du règne de l’impératrice Marie-Thérèse. Emporté par la débâcle des glaces en 1809 le pont est reconstruit avec l’aide du comte hongrois Ferdinand Pálffy en 1813 puis détruit en 1866 pendant la guerre austro-prussienne afin de retarder l’avancée des troupes prussiennes qui menaçaient Vienne. Reconstruit une nouvelle fois à la fin des hostilités, il est encore emporté par une débâcle de glaces en 1880. Un bac le remplace. La rivière devient la frontière entre l’Autriche et la République tchécoslovaque à la fin de la première guerre mondiale puis en 1945, une ligne difficilement franchissable du Rideau de fer entre L’Ouest et l’Est de l’Europe. Nombreux furent celles et ceux qui, malgré les dangers, tentèrent malgré tout de rejoindre l’Autriche depuis la rive slovaque militarisée et y laissèrent leur vie. Une période sombre qui prit fin en 1989.
Pont-passerelle de la liberté sur la March (Morava)

Une rivière de frontière apaisée : la March/Morava depuis le pont-passerelle, photo © Danube-culture, droits réservés

   La partie autrichienne (région de Basse-Autriche) souhaitait initialement baptiser la passerelle du nom de « Pont Marie-Thérèse » ce qui n’a pas été accepté par les autorités slovaques (Marie-Thérèse fut pourtant couronnée « Roi de Hongrie et de Bohême » en 1740 à Bratislava). Ces mêmes autorités slovaques s’opposèrent ensuite au résultat d’un referendum qui proposa le nom de « Pont Chuck Norris », apparemment très populaire en Slovaquie. L’ouvrage qui a été ouvert aux cyclistes et au piétons en septembre 2012, a finalement été baptisé d’un commun accord « Pont de la liberté » (« Brücke der Freiheit » en allemand, « Slobodý cyklomost » en slovaque) en hommage aux victimes qui tentèrent de franchir la rivière et le Rideau de fer à cet endroit pendant la dictature communiste.
   Ce pont-passerelle, dessiné par l’architecte slovaque Milan Beláček, d’un coût total de 4,6 millions d’Euros, financé par l’UE à 80% et pour le reste à parts égales entre la Slovaquie et l’Autriche, mesure 550 m de long, 21,3 m de hauteur et 4,6 m de largeur.
Un Chuck-Norris-Buffet accueille avec humour promeneurs et cyclistes à proximité du pont sur la rive slovaque…

Le château de Hof en Marchfeld, © photo Danube-culture, droits réservés

Pêches danubiennes traditionnelles : le « Daubel », un art de la pêche en voie de disparition

La pêche avec un « Daubelboot » illustre une technique de pêche traditionnelle qui existerait depuis plus de trois cents ans sur le Danube autrichien, le canal du Danube et la Morava (March) et qui s’apparente à la pêche avec un carrelet.

« Daubelboot » et son « Daubel », photo Danube-culture, droits réservés

Le « Daubel » est un filet de pêche actionné à partir d’un bateau (Daubelboot), d’une barque, d’une cabane de pêcheur sur les rives ou simplement par un pêcheur directement les pieds dans l’eau.

« Daubel » fixé sur une barque, source Musée de la pêche de Vienne

Le « Daubel » s’abaisse ou se lève au moyen d’un câble métallique auquel est relié une poulie et une manivelle qu’on actionne manuellement ou par un petit moteur pour attraper les poissons.

La manivelle du « Daubel »est ici située à l’intérieur du Daubelboot, photo Danube-culture, droits réservés

Le poisson qui se trouve juste au-dessus du filet est capturé dans une sorte de poche creuse et carrée tendue sur des barres élastiques ou des arcs plus longs que les diagonales du filet. Ils sont attachés aux quatre coins du filet ou sont coincés dans les quatre manches de la dite croix. Les plus grands « Daubel » ont une longueur de 4, 50 mètres. En Basse-Autriche, un maillage du « Daubel » d’au moins 40 mm est obligatoire.

En aval de Vienne, à hauteur de Schwechacht (rive droite) sur un des bras morts, photo Danube-culture, droits réservés

Le  « Daubel » est baissé ou levé après un certains temps dans l’eau au moyen d’un treuil et d’un rouleau de renvoi, qui est monté au sommet d’une simple grue. Afin d’augmenter le volume de la pêche, de courtes clôtures en bois sont souvent collées au-dessus des « Daubelplatzes » (emplacement réservé au « Daubel ») perpendiculairement à la rive, de sorte qu’un « Fischeinstand » (bassin de pêche) artificiel se forme, où le poisson est alors capturé plus facilement.

Un confort sommaire mais une tranquillité absolue ! Photo Danube-culture, droits réservés

Les embarcations munies d’un « Daubel » ou « Daubelboot », autrefois très prisées et appartenant à des familles qui se les transmettaient de génération en génération, ne sont autorisées que sur un périmètre restreint du Danube viennois, à la hauteur de l’île du Danube (rive gauche du fleuve). 

Daubelboot viennois avec en arrière-plan la colline du Leopoldsberg (424 m) appartenant au massif du Wienerwald, source Musée de la pêche de Vienne

Il n’existe plus de pêcheur professionnel sur le Danube viennois, autrefois bien plus poissonneux qu’aujourd’hui.

Patente de pêche pour le Danube et ses affluents attribuée par Maximilien Ier d’Autriche, 1506, source Wiener Stadt und Landesarchiv Wien

Musée de la pêche de Vienne :
  www.fischereimuseum.at

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