La chapelle commémorative (1907) octogonale et à l’architecture néo-romane, dédiée à l’impératrice Élisabeth d’Autriche (1854-1898) et qui a été érigée dans le transept gauche de l’église saint-François d’Assise de Vienne, au bord du Danube, est, avec son autel Sécession (Jugendstil), ses décors, sa coupole en mosaïques, son lustre, sa grille en fer forgé et d’autres éléments, un des trésors viennois de l’Art nouveau les plus élaborés de ce mouvement artistique.
Sa construction, initiée par l’archiduchesse Marie-Thérèse de Bragance (1855-1944) après l’assassinat de l’impératrice Sissi à Genève en septembre 1898, fut financée par des dons spécifiques à la Croix-Rouge, dont l’impératrice avait été la première protectrice. Les murs de la chapelle, consacrée en 1908 en présence de François-Joseph, sont recouverts de marbre. Au-dessus du Christ de l’autel trône la merveilleuse mosaïque de la douce, sereine et humble sainte-Élisabeth de Thuringe ou de Hongrie (1207-1231), due à l’artiste viennois Carl Ederer (1875-1951) avec dans son manteau un bouquet de roses, symbole du miracle de sainte-Élisabeth. Huit anges, levant les bras au ciel en portant des couronnes de laurier, attirent le regard du visiteur vers le sommet de la coupole.
Une inscription gravée sur une pierre de la place du Mexique indique un fait peu connu : le Mexique fut le seul pays en 1938, à l’exception de l’Union soviétique, à protester officiellement devant la Société des Nations contre l’annexion de l’Autriche par le Reich national-socialiste allemand.
C’est en mémoire de cet événement que la ville de Vienne a donné à l’emplacement en 1956 le nom de « Place du Mexique ». Comme la place possède depuis longtemps plusieurs embarcadères sur le fleuve dont celui de la D.D.S.G., ses environs ont été réputés pour abriter un trafic de marché noir en tous genres.
La première mention documentaire concernant cette église date de 799. Au cours des préparatifs de guerre de l’empereur Charlemagne (vers 742-814) contre les Avars installés en Hongrie, le préfet bavarois Gerold le Jeune de Vintzgau (755-799) manifeste son intérêt pour l’église. Il demande alors à l’empereur, marié avec sa soeur Hildegarde (vers 758-783), d’intercéder auprès de l’évêque Waldrich de Passau (?-804), propriétaire du bâtiment, afin qu’il lui confie l’édifice en tant qu’usufruitier. Une charte accédant à cette demande est rédigée le 20 juin 799. La copie la plus ancienne de cette charte, datant du IXe siècle, est conservée aux archives principales de Bavière à Munich.
Au cours des siècles suivants, saint-Martin est transformée et agrandie à plusieurs reprises. Un bâtiment central en forme de trèfle inachevé est incorporé à l’ensemble. Au XVe siècle, elle fait l’objet d’une rénovation dans le style gothique. En 1589, le mur ouest est démoli jusqu’aux fondations puis reconstruit. Un portail ouvert du côté ouest se substitue à l’entrée originelle située sur le côté sud.
Le bâtiment sert d’écurie en 1742 pour les troupes françaises et bavaroises occupant Linz à lors de la guerre de succession d’Autriche puis il sert de dépôt militaire de 1810 à 1832 et sera une nouvelle fois rénové en 1841.
Des fouilles concernant la partie centrale carolingienne ont eu lieu en 1978.
Eric Baude pour Danube-culture, © droits réservés, mis à jour juillet 2024