Peintres du Danube : Constantin Artachino (1870-1954), Roumanie
C’est à l’École de commerce de Bucarest où ses parents ont déménagé en 1877 que ses professeurs découvrent son talent précoce pour le dessin. Avec le soutien matériel d’un oncle, le jeune peintre commence à fréquenter en parallèle l’École des Beaux-Arts de la capitale roumaine et devient l’élève de Theodor Aman (1831-1891) et de George Demetrescu Mirea (1852-1934). Parrainé par le banquier Zerleti qui lui offre une une bourse de quatre ans pour étudier à l’étranger, il se rend à Paris où il s’inscrit à l’Académie Julian et étudie avec Jean-Baptiste Camille Corot ( 1796-1875), William Bouguereau (1825-1905), séjournant à Fontainebleau et à Barbizon. Ayant épuisé ses ressources, le peintre retourne en Roumanie où il expose et vend avec succès de nombreuses, succès qui lui permet de voyager à Constantinople.
Le 2 mai 1896, à l’initiative de Ștefan Luchian (1868-1916), est inaugurée à Bucarest l’Exposition des artistes indépendants dont le manifeste est signé par Ștefan Luchian avec Constantin Artachino, le poète, essayiste et critique d’art Alexandru Bogdan-Pitești (1872-1922) et Nicolae Vermont (1866-1932). Constantin Artachino, dont les oeuvres ont été refusées au Salon officiel de peinture qui s’ouvre au même moment, y expose ses tableaux. Avec d’autres artistes de son temps, dont Nicolae Vermont et Ștefan Luchian, il fonde une année plus tard, en juillet 1897 une société appelée « Société pour le développement des arts en Roumanie – « Ileana ».
Constantin Artachino, Ștefan Luchian, Nicolae Vermont, Arthur Garguromin-Verona (1868-1946) originaire de Brǎila, le sculpteur Frederic Storck (1872-1942), Ștefan Popescu (1872-1948)
et Gheorghe Petrașcu (1872-1949) créent ensuite la Société des Jeunes Artistes (« Tinerimea artistică ») le 3 décembre 1901. Ce groupe prône un art réaliste avec des sujets inspirés de la vie des paysans et des gens du peuple.
En poste d’abord à l’École des Beaux-Arts de Iași, C. Artachino rejoint en 1920 à l’École des Beaux-Arts de Bucarest, où il enseignera jusqu’en 1935, année où il doit prendre sa retraite. Le peintre poursuit son travail d’artiste.
En 1951, en pleine période de réalisme socialiste, le peintre doit réaliser un tableau représentant un ouvrier lisant le journal « Scânteia » (« L’étincelle ») pour être admis à l’exposition officielle qui a lieu à la salle Dalles. Il meurt en 1954 à l’âge de 84 ans.
Danube-culture, mis à jour août 2024