Endre Rozda (1913-1999)
Endre Rozda, Autoportrait à la pipe (1932)
Endre Rozda expose pour la première fois seul dans la capitale hongroise en 1936 et émigre à Paris (1938) où il poursuit ses études à l’École du Louvre et se lie d’amitié avec des artistes du mouvement surréaliste. Revenu malgré lui à Budapest en 1943, il vit dans la clandestinité sous la menace d’une arrestation (sa mère est déportée en 1944) jouant un rôle essentiel dans la fondation en 1945 de « l’École Européenne », un groupe d’artistes hongrois qui doit se dissoudre (1948) sous la pression du régime communiste allergique au surréalisme et à l’art abstrait. Le peintre survit en illustrant des livres et revient à Paris après la déroute de la révolution de 1956. Sa première exposition (1957) à la galerie Furstenberg lui ouvre en grand les portes de la notoriété. Son oeuvre illustrant les questions fondamentales de l’existence dans un langage propre et intimement liée au temps, s’affranchira du surréalisme, ne cessant de se métamorphoser et de se densifier pour rejoindre dans une dernière période de son cheminement l’univers de l’abstraction lyrique.
« À ceux qui regarderont mes toiles, je voudrais seulement demander de faire comme l’enfant que je fus, de donner assez de temps à la contemplation des images que je leur propose pour trouver le sentier qui y mène et permet de s’y promener. »Endre Rozda.
Son ami André Breton a écrit à propos de la peinture d’Endre Rozda : « Voici le haut exemple de ce qu’il fallait cacher si l’on voulait subsister, mais aussi de ce qu’il fallait arracher de nécessité intérieure à la pire des contraintes. Ici se mesurent les forces de la mort et de l’amour ; la plus irrésistible échappée se cherche de toutes parts sous le magma des feuilles virées au noir et des ailes détruites, afin que la nature et l’esprit se rénovent par le plus luxueux des sacrifices, celui que pour naître exige le printemps. »
Danube-culture, septembre 2021
www.rozda.com