Le plan de Vienne de Niklas Mendelmann (1530)
N. Meldeman réussit à acquérir sur place une gravure sur bois qu’un peintre renommé venait de réaliser et qui l’inspira dans sa démarche. L’identité de ce peintre renommé reste encore mystérieuse. Six mois après son retour à Nuremberg, en mai 1530, Mendelman avait terminé son travail et réalisé un cahier imprimé de huit pages contenant le plan de Vienne avec une dédicace au Conseil de Nuremberg ainsi que des explications de l’auteur. Une impression élargie de la relation de Peter Stern von Labach, déjà publiée en novembre 1529, complète le plan.
Ce plan n’est évidemment pas une reproduction topographique fidèle de la réalité de la configuration de la ville à cette époque mais une mise en scène imagée pendant cet évènement majeur.
La technique du plan circulaire inaugure, selon N. Medelman, un mode de représentation novateur. C’est pour cette raison qu’il le justifia et l’accompagna d’explications en complément.
La cathédrale saint-Étienne se trouve sur le plan en situation surélevée. Les environs s’étendent vers l’extérieur jusqu’aux collines de la Forêt viennoise, aux montagnes de la Leitha et aux petites Carpates. N. Medelman suggère ainsi habilement que le point de vue a pour origine le clocher de la cathédrale. La ville à l’intérieur des remparts est dépourvue de maisons et de rues afin de laisser la place à des personnages, des soldats qui se préparent au combat et à d’autres scènes. Seules quelques-unes des églises les plus importantes apparaissent. La Hofburg et les fortifications sont volontairement mises en évidence. Les faubourgs et les alentours sont parfois dessinés de manière très détaillée mais l’architecture des bâtiments y est par contre sommaire. La situation de la plupart des quartiers est respectée d’autres sont complètement déplacés. Les lieux où se sont déroulés la majeure partie du siège, bénéficient d’un d’espace supérieur à la réalité tandis que le nord de la ville est comprimé. Le Danube est représenté de manière plutôt fantastique.
La représentation de l’enceinte médiévale, avant la construction des bastions, est impressionnante, tout comme les faubourgs en grande partie en ruine ou en flamme, lieux des principaux affrontements avec les Ottomans. À l’horizon, au sud, on distingue la zone frontalière entre Vienne et la Basse-Autriche, lourdement endommagée par les Turcs et les localités de Mödling et Simmering en flammes.