Le parc Janko Král’ de Bratislava, un des premiers jardins publics en Europe

Statue du poète révolutionnaire slovaque Janko Král’ (1822-1876)

L’impératrice Marie-Thérèse et archiduchesse d’Autriche (1717-1780), reine de Hongrie et de Bohême, aimait à séjourner dans son château de la toute proche (à quelques 60 km en aval de Vienne) et plus modeste Presbourg, capitale du royaume de Hongrie de 1536 à 1783. Sur sa demande, des initiatives d’urbanisation vont métamorphoser le visage de la ville. Les remparts sont démolis, les douves comblées et de nombreux palais baroques sont érigés.

Atmosphère printanière dans le parc Janko Král’ , photo © Danube-culture, droits réservés

Un parc conséquent sur la rive droite du fleuve en 1775-1776, est inauguré en lien avec les travaux de régulation du Danube dont l’entreprenante souveraine autrichienne souhaite améliorer la navigation. Des allées sont dessinées en forme d’étoile à 8 branches et bordées de différentes essences d’arbres (érables, saules, ormes, frênes, peupliers, aulnes…) rappelant l’atmosphère d’origine des nombreuses forêts et prairies alluviales qui bordaient le fleuve. Le parc subira d’importantes transformations dans les années trente du XIXe siècle, liées au couronnement de l’impératrice Caroline-Auguste de Habsbourg-Lorraine (1792-1873). Pendant l’ère communiste, d’autres aménagement regrettables engendrent la disparition de la la roseraie et de la citerne. L’aspect actuel du parc date de 1839. Après avoir changé plusieurs fois de nom au cours de son histoire (Bürgerau, Brückerau, Städtischer Aupark, Parc de Tyrš), ce superbe espace vert porte aujourd’hui le nom de Parc Janko Kráľ (en slovaque Sád Janka Kráľa), en hommage au poète romantique et révolutionnaire slovaque Janko Král’ (1822-1876) dont la statue se trouve au centre de celui-ci.1

Photo © Danube-culture, droits réservés

Le parc Janko Král’, d’une superficie de 42 hectares, situé entre le vieux et le nouveau pont, dans l’arrondissement de Peteržalka (Bratislava V) abrite de nombreux arbres remarquables et constitue en fait le seul véritable poumon vert au centre  de la capitale slovaque. Bien que ce parc ait perdu quelques-uns des trésors, il émane néanmoins encore un grand charme de ce lieu de promenade et de détente sur la rive droite du fleuve que savent apprécier les habitants de Bratislava.

Tour gothique d’origine de l’église des Franciscains. La cloche de cette tour au sommet du clocher de l’église indiquait autrefois l’ouverture et la fermeture des débits de boisson et était surnommée « la cloche de la bière ». Endommagée par des bombardements elle fut remplacée par une copie et installée dans le parc. Photo © Danube-culture, droits réservés

La capitale slovaque recèle encore d’autres trésors de verdure comme le jardin à la française du palais Grassalkovich (1760) construit sur les plans de l’architecte F. A. Hillebrant et qui abrite la présidence de la République slovaque, le jardin de la médecine du palais Aspremont (1769), aujourd’hui faculté de médecine de l’Université Comenius, le jardin Franz Liszt et son petit pavillon Rococo dans lequel le pianiste et compositeur hongrois a donné son premier concert public en 1820, le « Horský Park » (parc de la montagne), une forêt collinaire aménagée en parc public en 1869 et agrandi en 1892 et le jardin botanique de l’université Comenius avec sa roseraie et ses ses serres qui s’étend sur 6, 5 hectares non loin du Danube.

Fontaine dans jardin du palais Grassalkovich, photo © Danube-culture, droits réservés

Pour celles et ceux qui aiment la tranquillité à tout prix, ils ne sauront omettre de s’asseoir sur un banc ou sous la tonnelle de la place Hviezdoslav, d’y jouer éventuellement aux échecs pour se changer les idées ou de se réfugier dans le joli cimetière évangélique historique près de Kozia brana, dans le cimetière de Ondrej, oasis de repos pour les morts comme pour les vivants et de flâner dans les allées romantiques du fossé de la ville.

Presbourg bombardée par les troupes napoléoniennes depuis la rive droite en 1809

L’auberge historique Leberfinger, une institution à Bratislava, en lisière du parc Janko Král’ et à proximité du quai du Danube, ouverte en 1785 et connue pour avoir eu le privilège d’héberger une nuit l’empereur Napoléon Ier lors des bombardements de Bratislava, est aussi toujours fréquentée assidument pour sa cuisine.
www.leberfinger.sk

Notes :
1 Janko Král’ a écrit ce poème où il cite le Danube    :
Nous te quittons,
Danube silencieux,
car sur tes rives
nous n’avons plus d’institution.

Nous resterons pourtant
tes fidèles enfants :
Aucun Slovaque
ne t’effacera de sa mémoire.

Chers monts Tatras,
nous volerons vers vous,
et réveillerons nos frères
de leur sommeil.

Le jour s’estompe,
Le soleil se couche,
mais pour nous il se lèvera,
car le Seigneur est avec nous.

Ne vous affligez pas, mes frères !
L’aube apparaîtra bientôt
Et sur notre tombeau
une nouvelle gloire brillera.

Salut aux Serbes, aux Tchèques,
aux Croates et aux Polonais !
Salut à nos frères
des Slovaques du Danube !

Ce poème se trouve dans un manuscrit de Jan Pravoslav Leska, manuscrit intitulé « Národnje Slovenskje Pjesňe písau Janko Pravoslav Leška, 1850 ». Cette poésie de Janko Král est le troisième du chapitre « Pjesne Bretíslavskích žakov, ki sa po zakázaňú Ústavu Sloven. do Levoča odebrali » (Poèmes des étudiants de Bratislava qui se sont rendus à Levoča après la fermeture de l’Institut slovaque). Il n’y a pas de titre. Il a été publié pour la première fois en 1956.

Sources :
https://zlatyfond.sme.sk/dielo/412/Kral_Dunaju-nas-tichy/1#ixzz7QEqAm0kF

Janko Král’ par Stanislav Biroš (1901-1983)

Eric Baude pour Danube-culture, mai 2023, © droits réservés

Devín, forteresse médiévale

« Toute la matinée, bien avant que d’atteindre Pressburg, nous voyons à l’horizon monter une épaisse et lourde fumée, c’était un incendie ; la moitié de Theben a brûlé ce jour-là ; c’est vers le coucher du soleil que nous atteignîmes ce lieu, l’un des plus pittoresque de tout le trajet. Au sommet de la montagne, se trouve une ruine, certainement la plus belle de toutes celles du Danube. Rouge, le soleil couchant brillait sur les routes humides des moulins, qui, en raison de leur mouvement, semblaient faites d’or repoussé. Tout ici n’était que verdure et parfums ! Quelle beauté, quelle grandeur dans toute la nature ! La Theben hongroise est un petit îlot tombé du ciel, or voici que toute cette beauté n’était plus que détresse et lamentations, la moitié de la ville était plongée dans l’horreur et les cendres… »
H. C. Andersen, « Sur le Danube », in Le bazar d’un poète, Domaine romantique, José Corti, Paris, 2013

Carte historique : Thèbes, au confluent de la rivière March (Morava) avec le Danube. Copie en noir et blanc de la feuille du (troisième) relevé topographique national de la monarchie austro-hongroise sous François-Joseph. Levé en 1883. Feuille de carte graduée Zone 13 Colonne XVI Section NW (a), partie hongroise (plus tard 4758/1 UNG). Échelle : 1:25.000.

 « Le Danube entre en Hongrie à l’embouchure de la March (Morava), à environ 50 kilomètres de Vienne. Dès la frontière, les ruines pittoresques de l’ancienne  forteresse de Thèbes (Dévénn) apparaissent sur la rive gauche. Elles se dressent sur un rocher calcaire, contrefort rocheux des Carpates du nord-ouest, les fameuses Carpates blanches sur le versant du Kobelberg, au confluent de la rivière avec le Danube. Ce château-fort était autrefois un fier et solide rempart de la région, mais il n’est plus aujourd’hui qu’un motif bienvenu pour le pinceau des peintres. Le rocher sur lequel les ruines de la forteresse se dressent a pris de l’importance en raison d’une grande carrière qui fournit les pierres nécessaires à la construction des ouvrages destinés à maîtriser le cours impétueux du Danube.
Ce bastion a connu bien des déboires avant que les Français ne le fassent sauter à la poudre en 1803. Et ce fut le dernier rôle que le château de Thèbes joua dans l’histoire. Ces montagnes rocheuses abritent également des vestiges bien plus anciens. En effet, des restes d’animaux et de coquillages ont été trouvés dans ses grottes, ce qui prouve que cette montagne était autrefois la rive de la mer d’eau douce qui recouvrait la plaine hongroise. Dans ses éboulis, on a également retrouvé des cendres, des morceaux de bois carbonisés et des gobelets qui, selon certains, seraient d’origine romaine.
Au pied de la montagne du château, au sud, dans une charmante vallée, se trouve le bourg de Thèbes, dont les habitants, depuis les plus anciens, sont de bons viticulteurs et arboriculteurs, et encore plus de bons bateliers. Les bateliers de Thèbes formaient autrefois une corporation particulière, dont les lettres de privilège et autres documents existent encore…
« Le Danube hongrois » (Die ungariche Donau), in Die österreichisch=ungarische Monarchie in Wort und Bild, Ungarn (IV. Band), Druck und Vertrag der kaiserlich-königlichen Hof=und Universitätsbuchhändler, Wien 1896, pp. 17-86

Une légende
« Sur un rocher mince et droit comme un obélisque s’élève la tour de la Nonne [ou tour de la Vierge], autrefois reliée au château par un pont-levis et maintenant inaccessible. Voici, d’après une vieille légende, l’origine de son nom. Un des seigneurs de Thèbes, dans une expédition en Carinthie, s’éprit d’une jeune fille noble condamnée au cloître par sa famille. Il l’emmena à Thèbes et se préparait à épouser solennellement, quand un soir, à son retour de la chasse, il apprit par un de ses serviteurs que sa fiancée avait été surprise et enlevée par son oncle, l’abbé d’Isenberg, qui l’emmenait au couvent. Il rassembla à la hâte quelques cavaliers, se mit à la poursuite de l’abbé et, après un court et violent combat, reprit sa fiancée.
Le lendemain, ils attendaient tous deux dans la chapelle du château le prêtre qui devait bénir leur union, quand un serviteur vint leur apprendre que l’abbé d’Isenberg avait surpris, avec une troupe considérable, l’entrée du château. Le sire de Thèbes se retira dans la tour avec sa fiancée et s’y défendit avec courage. Mais ses hommes tombaient l’un après l’autre ; à minuit, l’abbé faisait enfoncer la dernière porte et pénétrait dans la tour. la jeune fille s’était réfugiée avec son fiancé à l’angle du parapet et demanda vainement à son oncle de consentir à leur union. L’abbé se précipita alors sur eux, mais ils avaient disparu soudain, et quand il plongea ses regards dans l’abîme, il ne vit que les flots qui se refermaient avec un bruit sourd sur les deux amants. »
Paul Lancrenon, Trois mille lieues à la pagaie, de la Seine à la Volga, chapitre VIII, « Le Danube, Paris, Librairie Plon, 1898

   Étymologiquement le nom slave de Devín que portent la forteresse et le village au pied de celle-ci, connu depuis le Moyen Âge qui  apparaît pour la première fois dans les Annales de Fulda, chroniques de l’époque carolingienne couvrant la période 715-901 sous le nom de « Dowina », est difficile à expliquer. Devín pourrait éventuellement provenir du substantif slovaque « deva » ou « dievka », signifiant  « jeune fille ». Certains auteurs slovaques émettent l’hypothèse que Devín aurait plutôt pour origine le nom de la déesse slave Deva. Devín aurait été le centre du culte autour de cette déesse. Ce nom aurait peut-être également un lien avec le verbe de la langue slovaque « dívat sa » (regarder). 

Johann Christian Brand (1722-1795), environ de la forteresse de Thèbe (Devín), au confluent de la Morava avec le Danube, huile sur toile, 1752

Des recherches archéologiques ont permis de découvrir que les lieux avaient été colonisés par les hommes dès l’ère néolithique, aux âges du bronze et du fer. Un camp celtique s’installe sur le promontoire par la suite et s’y développe. Un premier poste militaire romain (Divinium), tête de pont de l’importante ville-garnison de Carnuntum (rive droite), est consolidé et s’intègre dans le dispositif de défense du Limes romain contre les agressions des peuples barbares. La forteresse est érigée au VIIe siècle  à la frontière du puissant royaume de Grande Moravie (833-907), premier état slave européen. Ce royaume recouvrait en partie l’actuelle région de Moravie (République tchèque), l’ouest de la Slovaquie, une partie de la Hongrie ainsi que des territoires adjacents. De nouvelles parties complètent les fortifications initiales entre le XIIIe et le XVIe siècle. Après avoir connu plusieurs propriétaires issus de la noblesse, la forteresse est acquise par les Pálffy, une famille aristocratique de Haute-Hongrie en 1635.  Occupée quelques années, la forteresse est peu à peu délaissée. Les armées napoléoniennes la détruisent lors de la campagne d’Autriche de 1809. La tradition du pèlerinage national à la forteresse sera inaugurée par Ľudovít Štúr (1815-1856), une des personnalités éminentes de la Renaissance nationale slovaque au XIXe siècle, et ses compagnons le 24 avril 1836.

Les ruines de la forteresse seront vendus par ses derniers propriétaires pour une somme modeste à l’État tchécoslovaque en 1935.

La forteresse de Devín (Theben) sur son éperon rocheux, au confluent de la Morava avec le Danube, le bâtiment incongru à droite date de l’époque communiste et du « Rideau de fer », photo © Danube-culture, droits réservés

Après l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie (armée roumaine exceptée) de la Tchécoslovaquie en août 1968, quelques Slovaques courageux tentèrent de gagner la rive autrichienne et la liberté en plongeant dans le fleuve depuis les hauteurs de la colline. Le « Rideau de fer », à peine entrouvert, se refermait jusqu’en 1989 sur la dictature communiste qui fit surveiller inlassablement le Danube et la Morava par ses gardes-frontières et ses soldats. Un monument a été érigé en mémoire de celles et ceux qui tentèrent de fuir la République socialiste tchécoslovaque à cet endroit.

Le monument aux victimes de la dictature communiste lors de leur tentative d’évasion, photo droits réservés

La forteresse, monument historique national tchécoslovaque depuis 1961 puis slovaque depuis le 1er janvier 1993, appartient désormais au Musée municipal de Bratislava. Aménagée avec ses caves en musée elle sert également de lieu d’exposition et pour diverses manifestations et reconstitutions. Surnommée parfois la « Troie slovaque », elle demeure un symbole des débuts de la nation slovaque.

Le confluent de la Morava (March) avec le Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

Eric Baude pour Danube-culture, mise à jour décembre 2022, © droits réservés

Pratique
www.muzeum.bratislava.sk

La forteresse est ouverte au public sur la période d’avril à novembre tous les jours à l’exception des lundis de 10h00 à 17h00 et les samedis et dimanches de 10h00 à 19h00 (en avril, octobre et novembre de 10h00 à 17h00).

Comment s’y rendre ?
On peut accéder au site depuis Bratislava en voiture (direction Karlova Ves et Devín), en transport en commun (bus N° 29 depuis l’arrêt de bus situé sous le Nouveau Pont (Nový most), en bateau, à vélo ou à pied.

Le départ des excursions en bateau à lieu deux fois par jour depuis un embarcadère proche du centre ville, Fajnorovo nabřezie, (2 quai Fajnorovo).

Du 25 avril au 21 Mai et du 29 août au 17 septembre le bateau part exceptionnellement du port de Bratislava à 11h 00 et 14h 30. Les vélos sont acceptés à bord des bateaux.
LOD, compagnie de navigation slovaque : www.lod.sk
Cette compagnie assure également des liaisons avec Vienne (sous réserve)

Les amateurs de promenades peuvent revenir à Bratislava par un agréable itinéraire de deux heures à travers la campagne environnante de Devín. Cet itinéraire traverse également la réserve naturelle de Devínska Kobyla à la biodiversité remarquable. Il débute au niveau de Devín et s’achève à Sandberg colline fossilifère, dans le quartier Dubravka de Bratislava. De superbes points de vue sur Devín, le Danube, Bratislava et l’Autriche jalonnent cette belle promenade.

La « Devínska Kobyla » ou « Thebener Kogel », sommet avancé des Petites Carpates (514 m) qui domine la forteresse de Devín, forme avec la colline du Braunsberg (346 m) sur la rive droite un défilé du nom de « Porta Hungarica » reliant les Carpates aux Alpes et dans lequel s’écoule le Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

Ports de plaisance, emplacements d’amarrage et d’ancrage, barrages-écluses sur le Danube slovaque

Le cours du fleuve a été entièrement réaménagé en aval de Bratislava avec la construction du gigantesque barrage réservoir et canal de Gabčikovo entièrement en territoire slovaque. Le parcours en territoire slovaque et slovaco-hongrois en aval de Bratislava n’est donc pas, pour ces raisons, la partie la plus intéressante de la navigation sur le Danube mais la capitale slovaque mérite par contre amplement une halte de plusieurs jours.
Il est nécessaire de suivre, du PK 1854 au PK 1811, le canal de Gabčikovo (longueur 37 km) et de franchir l’écluse du canal au km 8,5 pour poursuivre son chemin vers la Hongrie  car l’écluse de Čunovo (PK 1852,5) qui permettait de naviguer sur le bras du Vieux Danube n’est plus en service.
Attention aux vents qui peuvent être dangereux sur le canal de Gabčikovo. Par des vents du nord et de l’est, il peut se former de courtes vagues très désagréables. Il est prudent, avant de s’engager dans le canal, de s’enquérir des conditions météo et de ne pas naviguer dans ce secteur avec un vent supérieur à force 4.
Ces informations sont données sous réserve d’éventuelles modifications récentes.

Bratislava, souriante, séduisante, accueillante et détendue

Autrefois dans l’Empire autrichien (elle portait alors le nom allemand de Preßburg en allemand et de Poszony en hongrois) Bratislava est, depuis 1993 et la séparation de ce pays avec la République tchèque, la capitale de la Slovaquie. Rénovée, entreprenante, acceuillante, bonne vivante, elle offre un visage séduisant avec son centre ville piétonnier, son vieil hôtel de ville, ses palais aux belles façades baroques, rococcos et classiques, ses statues, ses parcs et ses accueillantes terrasses de café.

Bratislava

Sur les quais de Bratislava (photo © Danube-culture, droits réservés)

Les rives danubiennes de la ville mériteraient toutefois encore des aménagements supplémentaires. De nombreux festivals, expositions et évènements culturels se déroulent dans la capitale slovaque tout au long de l’année.
Moins imposante et trépidante que sa voisine Vienne, elle séduit par son atmosphère intime, convivial, chaleureuse et détendue. On y trouve également d’excellents restaurants.
https://www.visitbratislava.com

L'Opéra national Slovaque

L’Opéra National Slovaque à Bratislava, une scène lyrique d’un haut niveau international (photo Danube-culture © droits réservés)

Autorité de référence pour la navigation sur le Danube slovaque
Agence d’État de la Navigation de Bratislava
Pristavna, n°10, 821 09 Bratislava, Slovaquie
info@sps.sk
www.sps.sk

 Niveaux des eaux minimum et maximum autorisés pour la navigation sur le Danube slovaque

Bratislava, PK 1868,75 (rive gauche)
Hauteur d’eau minimale : 2,53 m
Hauteur d’eau maximale : 6,42 m

Medvědov, PK 1806,40 (rive gauche)
Hauteur d’eau minimale : 1,00 m
Hauteur d’eau maximale : 5,45 m

PK 1880
Rive gauche
Forteresse de Devín
Un lieu déjà fortifié à l’époque romaine (Divinium). La forteresse autrichienne construite sur le même emplacement fut détruite par les armées de Napoléon en 1809. Une légende romantique voudrait qu’un couple d’amoureux se soit jeté dans le Danube depuis une tour de la forteresse aujourd’hui détruite. De nombreux slovaques ont aussi tenté de rejoindre la rive autrichienne après l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 en traversant à cet endroit au risque de leur vie.

La confluence de la Morava avec le Danube à la frontière austro-slovaque sur la rive gauche du Danube, photo © Danube-culture, droits réservés

PK 1879,7
Rive gauche
Ancien poste frontière slovaque. Il n’existe plus, sauf cas exceptionnel, de contrôle pour les plaisanciers depuis décembre 2007 et la mise en place de l’espace de Schengen.

À partir du PK 1873 de la rive gauche on est sur le territoire de la commune de Bratislava, capitale de la Slovaquie.

PK 1871,5
Rive gauche
Ancien bras de Karlová Ves
Possibilité d’ancrer pour de petits bateaux de plaisance dans l’ancien bras de Karlová Ves, un faubourg de Bratislava.
Il est indispensable de sonder car la profondeur de l’eau est variable.

PK 1866,2
Rive gauche
Port de la ville de Bratislava
Il est possible d’obtenir un emplacement en s’adressant à la capitainerie du port (Canal 22) mais il est toutefois recommandé aux plaisanciers de séjourner au port de plaisance de Bratislava (km 1864, 8).

PK 1864,8
Rive gauche
Port de bateaux de plaisance de Bratislava, une halte très connue et appréciée des plaisanciers danubiens pour son accueil chaleureux.
Mouillage : 2 m, eau, électricité sur les pontons, douches et wc au club de bateaux, magasin d’alimentation à 3 km, possibilité de restauration sur la terrasse du club en saison. On peut rejoindre le centre-ville historique de Bratislava en appelant un taxi (s’adresser à Eliška Zsoldosová).
Contacts :
Dodos MYSB, responsable Eliška Zsoldosová, la femme de Dodo, le capitaine du port et grande personnalité du Danube slovaque, aujourd’hui malheureusement décédé.
Tél. portable: 00/421/905 262 920, 00/421/903 474 528
Eliška: 00/421/904 368 322
mysb@zoznam.sk
www.mysb.sk

PK 1859
Rive droite
Possibilité d’ancrer dans l’ancien bras « Rameno Dunaja » sur la rive droite.
À l’entrée du bras, serrer vers tribord en raison de la présence éventuelle de troncs d’arbres puis remonter celui-ci en revenant au milieu. Possibilité d’ancrer quelques centaines de mètres plus loin. Il est possible d’obtenir des informations actualisées sur la profondeur de l’eau et les conditions de navigation dans ce bras auprès des skippers locaux.
Il n’est pas autoriser de s’amarrer sur les pontons à l’entrée de l’ancien bras (rive droite).

PK 1856
 Pour les bateaux qui souhaitent traverser le canal de Gabčikovo il est nécessaire de contacter l’écluse en amont.
Contacts :
Canal 78
Tél. : 00421/31/559 45 39

PK 1854
C’est au km 1854, sur la rive gauche du fleuve que commence la traversée des 37 km du canal de Gabčikovo.
 ☛ (rappel) Il est nécessaire de suivre, du km 1854 au km 1811, le canal de Gabčikovo (37 km) et de franchir l’écluse du canal au km 8, 5 pour poursuivre son chemin vers la Hongrie (aval) ou vers l’Autriche (amont) car l’écluse de Čunovo (Km 1852, 5) qui permettait de naviguer sur le bras du Vieux Danube n’est plus en service.

PK 1852,5
Ponton pour les bateaux de plaisance de Dareš/Čunovo
Possibilité d’amarrage y compris pour la nuit, à la hauteur du village slovaque de Čunovo sur une île aménagée au milieu du fleuve au ponton du bateau-hôtel-restaurant «Modrá čajka» («La mouette bleue»). Accessible également pour les grands bateaux de plaisance. Douches et point d’eau.
Contacts :
Tél. : 00421/903/47 55 75 ou 00421/903 445 542
dares@dares.sk
(Base de loisirs de Čunovo)

☛ Ne pas manquer d’aller visiter l’extraordinaire Danubiana Maulensteen Museum avec sa magnifique collection de peintures et sculptures.
www.danubiana.sk

Rive gauche du canal de Gabčikovo (les distances dans le canal se mesurent en kilomètres)
Possibilité d’amarrage pour les bateaux de plaisance jusqu’à 15 m à proximitié du « botel Kormoran » sur la commune de Čilistov. Mouillage : entre 3 et 4 m
Toilettes, douches sind … Restauration et hébergement possible pour la nuit au botel.
Contacts :
Tél. : 00421/31/590 91 00
www.hotelkormoran.sk

Km 8,5
Canal de Gabčikovo

Rive gauche double écluse de Gabčikovo (275 x 34 m, dénivellation 20 m)
Emplacement d’attente en amont et aval de l’écluse, bouées de sauvetage sur les bajoyers gauche et droit,
Obligation de porter les gilets de sauvetage dans l’écluse. Possibilité de vagues dangereuses et de vents forts pendant l’éclusage.
Contacts :
Canal 78
Tél. : 00421/31/559 45 39

PK 1811
Rive droite, confluent avec le bras du Danube non canalisé. 
Le milieu du fleuve fait depuis cet endroit frontière entre la Slovaquie (rive gauche) et la Hongrie (rive droite)

PK 1805,5
Rive gauche
Ancien bras du Danube de Medvědov
Possibilité d’ancrage et baignade à l’entrée du bras jusqu’au pont, sonder régulièrement.
On peut également s’amarrer pour un court instant à l’ancien ponton de la police de la navigation après en avoir fait la demande.
Le ponton privé situé au-delà est également accessible après en avoir au préalable demandé l’autorisation sur place.

PK 1767,2
Rive gauche
Yachtclub de Komárno
Le ponton du Yachtclub de Komárno se trouve tout au fond du port, env. 2 km après l’entrée de celui-ci.
Mouillage : 2 m, eau et électricité sur le ponton, douches et toilettes dans les locaux du club. Surveillance assurée. Essence (jerricans) sur demande auprès de Miroslav Hladil, responsable du Yachtclub. Entretien et réparations sont assurés par Donau Marine s.r.o. (en face). Rafraichissements et restauration légère possible au club ou au restaurant à proximité (300 m). Supermarchés à 600 m. Tous les services dans la ville.
Contacts :
Yachtclub Komárno
Responsable : Miroslav Hladil
Tél. : 00421/903/254 478
yachtclub@szm.sk
www.yachtclub.szm.com

Donau Marine s.r.o.
Tél. : 00421/905/ 30 12 07
www.donaumarine.com

PK 1767,8 
Rive gauche et droite
Anciens pontons des postes de douanes slovaques et hongrois

PK 1752 
Rive gauche
Marina de Patince
La marina bien abritée du grand hôtel thermal « Patince » peut accueillir entre vingt et trente petits et moyens gros yachts.
Eau et électricité sur les pontons, bar (viandes et poissons grillés en saison).
L’hôtel thermal est distant d’env. 1 km. Il possède également un bateau destiné à des croisières à proximité.
Contacts/informations
Hôtel thermal « Patince »
Kúpele Patince 431, 946 39 Patince
Tél.:00421/918/703 069
GPS súradnice : 47° 44′ 16.7327454″ N, 18° 19′ 19.8884583″ E
pristav@wellnesspatince.sk
www.wellnessline.sk

PK 1745,5
Rive gauche
Amarrage possible au ponton du bateau-restaurant Phoenix. Déjeuner et hébergement dans de petites cabines pour la nuit.
Contacts :
Bateau-restaurant « Phoenix »

Tel. : 00421/917/425 635

Bateau-restaurant Phoenix, Moca, Slovaquie

Le bateau-restaurant Phoenix, kPK 1745, 5, photo droits réservés

PK  1738,5
Rive gauche
Amarrage possible et plus calme derrière le ponton du bateau-restaurant « Port Pollack ». On peut utiliser les douches et les sanitaires de l’hôtel. Cuisine avenante.
Contacts :
Bateau-restaurant « Port Pollack »
Tél. : 00421/905/250 438
portpollack@gmail.com

PK 1718,8
Rive gauche
Ancien poste de douane slovaco-hongrois de Šturovo/Esztergom
Les contrôles de douane n’ont plus lieu qu’exceptionnellement.

PK 1718
Rive gauche
Bateau-bar « Popeye bar »
Sur la rive slovaque juste en face d’Esztergom et de l’impressionnante basilique amarrage proposé par le « Popeye bar ». Le fleuve assez étroit à cet endroit peut être agité par les convois fluviaux, aussi est-il préférable pour la nuit de rejoindre le port de plaisance hongrois d’Esztergom en face (voir Danube hongrois).
Contacts :
Tél.: 00421/915/709 030

Danube-culture, © droits réservés, prochaine mise à jour septembre 2022

La basilique mineure Saint-Adalbert d’Esztergom, le Danube et le pont Maria-Valeria. Sur la rive gauche la commune slovaque de Štúrovo (Párkány) en hongrois), photo droits réservés

Bratislava (Presbourg ou Poszony) en quelques dates…

5000 av. J.-C. : des fouilles archéologiques ont permis d’établir la preuve de la présence d’un peuplement sur le territoire de Bratislava à l’époque néolithique.

3000-2000 av. J.-C. : fin du Néolithique. Édification de hameaux fortifiés sur les emplacements du château et de Devín.

1800-700 av. J.-C. : Âge de bronze (700-400 av. J.-C). : première période de l’Âge de fer, fin de l’ère de la civilisation dite de Hallstatt

400-300 av. J.-C. : Âge de fer inférieur, culture celte

100-58 av. J.-C. : construction de sites celtes sur Bratislava et Devín

IIe siècle av. J.-C. : la tribu celte errante des Boïens construit un oppidum à l’emplacement de la vieille ville et un village fortifié sur la colline du château.

20 av. av. J.-C. : conquête du territoire par les armées romaines. La région de Bratislava devient la frontière entre l’empire romain et les tribus germaniques.

Ier siècle ap. J.-C. : les armées romaines édifient la forteresse militaire de Gerulata sur la rive droite du Danube, à l’emplacement actuel de Bratislava-Rusovce. Cette forteresse appartient au système de défense du « Limes romanus ».

IIe siècle ap. J.-C. : expéditions militaires romaines contre les tribus germaniques

280 : l’empereur romain Probus (232-282), né à Sirmium, aujourd’hui Sremska Mitrovica, en Vojvodine serbe, capitale de la Pannonie romaine, donne son accord pour que l’on cultive la vigne dans la région du Danube.

378 : attaques des Visigoths contre Gerulata. Les armées romaines abandonnent la forteresse.

Ve siècle : période de migrations et d’affrontements, conflits entre les Huns, les Ostrogoths, les Gépides, les Hérules et les Lombards

Ve-VIe siècles : arrivée de tribus slaves dans la région de Bratislava

623-658 : empire de Sámo : ses armées défont celles du roi franc Dagobert Ier en 631

791-796 : défaites et départ des Avars battus par Charlemagne qui leur fit une guerre impitoyable.

833 : naissance du royaume slave de la Grande-Moravie

863 : arrivée de Cyrille (Constantin) et Méthode en Europe centrale à l’invitation du prince Ratislav de Grande-Moravie (?-870)

864 : le château de Devín est mentionné dans les chroniques médiévales Les Annales de Fulda comme la résidence principale du prince Ratislav.

871-894 : règne de Svatopluk (840-894) qui agrandit la Grande-Moravie

907 : début de la disparition de la Grande-Moravie. Première mention écrite de Bratislava dans les Annales de Salzbourg

1000 : naissance du royaume de Hongrie. Le roi Étienne (vers 975-1038) règne sur celui-ci depuis le château de Bratislava.

1042-1052 : l’empereur germanique Henri III le Noir (1017-1056) attaque la ville et le château.

1189 : troisième croisade

1241-1242 : attaque des Tatars

1291 : le roi de Hongrie André (Árpád) III (1265-1301) donne à Bratislava son statut de ville et lui octroie des privilèges.

1387 : Sigismond de Luxembourg (1368-1437), fils de Charles IV de Bohême, est couronné roi de Hongrie en 1387. La ville et le château connaissent un développement important sous son règne.

1405 : Bratislava devient une ville royale libre.

Plan de Bratislava, 1438

1465 : le roi Mátyás Hunyadi, surnommé Mathias Corvin (1443-1490) fonde l’Université « Academia Istropolitana ».

1491 : accord entre le roi de Hongrie Vladislas Jagellon (1456-1516) ) et l’empereur germanique Maximilien Ier (1459-1519) pour léguer la couronne hongroise aux Habsbourg.

1499 : grand incendie de Bratislava. Le congrès des États de Bohême se réunit à Bratislava.

1526 : Mort à Mohacs dans une grande bataille contre les Turcs de Louis II de Hongrie (1506-1526). Le royaume de Hongrie devient possession des Habsbourg. Les Turcs conquièrent Buda et occupent une grande partie de la Hongrie. Ils assiègent Bratislava sans la prendre.

1536 : Bratislava devient la capitale du royaume de Hongrie.

8 septembre 1563 : couronnement de Maximilien II de Habsbourg (1527-1576) à Bratislava comme roi de Hongrie et de Croatie. Tous les rois de Hongrie seront couronnés à Bratislava de 1563 jusqu’à 1830 soit en tout 11 souverains et une reine (l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse).

1590 : un gigantesque incendie détruit une grande partie de la ville.

1619-1621 : la ville est occupée par les armées du prince calviniste et roi élu de Hongrie Gabriel Bethlen (1580-1629). Défaites par les troupes impériales, elles quittent la ville.

1683 : défaite des armées ottomanes venues assiéger Vienne. Bratislava vient vient en aide à l’empire autrichien dans sa lutte contre les insurgés.

1699 : le tsar russe Pierre le Grand se rend en visite à Bratislava.

1720 : première publication du journal « Nova Posoniensia »

1713-1714 : importante épidémie de peste

1741 : couronnement à Bratislava de Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780)

Bratislava avant la démolition de ses remparts, plan du XVIIIe siècle, sources Bibliothèque Nationale Slovaque, Bratislava

1775 : Marie-Thérèse donne l’ordre de démolir les remparts de la ville.

1781 : patente de tolérance de l’empereur Joseph II de Habsbourg (1741-1790)

1785 : la ville affiche une population de 31 710 habitants, c’est la ville la plus peuplée de tout le royaume hongrois.

1805 : La ville est occupée par les armées napoléoniennes. Signature au Palais primatial de la paix de Presbourg entre Napoléon et François II d’Autriche.

1809 : nouvelle attaque de la ville par les armées napoléoniennes. La forteresse de Devín est détruite.

1811 : un incendie ravage le château et de nombreuses maisons.

1830 : dernier couronnement d’un roi à la cathédrale Saint-Martin de Bratislava (Ferdinand V de Habsbourg, 1793-1875)

 

1840 : mis en service du premier chemin de fer tracté par des chevaux, de Bratislava à Svatý Jur qui sera prolongé ultérieurement jusqu’à Trnava.

1847 : dernière session de la Diète hongroise à Bratislava. Ľudovít Štúr (1815-1856) présente la requête de réintroduire le slovaque comme langue d’enseignement dans les écoles primaires.

1848 : Ferdinand V signe à Bratislava les lois sur l’abolition du servage. L’empereur Ferdinand abdique et intronisation de son neveu François-Joseph (1830-1916). Le centre politique est transféré de Bratislava à Budapest.

1869 : la population de Bratislava atteint 46 540 habitants.

1844 : début de l’éclairage électrique, construction du premier réseau téléphonique

1886 : construction de l’opéra selon les plans des architectes viennois F. Fellner et H. Hellmer. Inauguration le 22 septembre 1886 avec l’opéra du compositeur hongrois Ferenc Erkel « Bánk Bán ».

1891 : construction et inauguration du premier pont fixe sur le Danube à Bratislava

1895 : mise en service du premier tramway électrique

1900 : la ville a une population de 61 537 habitants (Allemands : 58%, Hongrois : 31%, Slovaques : 16%, Juifs : 2%)

1913 : incendie dans le quartier sous le château

1918 : proclamation de la République tchécoslovaque

1919 : ralliement de Bratislava à la République tchécoslovaque, fondation de l’Université Comenius

1920 : création du Théâtre national slovaque

1938 : accords de Munich : proclamation de l’autonomie de la Slovaquie

1939 : proclamation de l’État slovaque, appelé ultérieurement République slovaque sous la protection de l’Allemagne nazie. De nombreux juifs de Bratislava et de Slovaquie seront alors déportés.

1944 : soulèvement national slovaque

1945 : libération de Bratislava par les armées soviétiques et roumaines

1946 : la population de la ville atteint 191 354 habitants Expulsion des Allemands de Slovaquie, transfert de Slovaques de Hongrie en Slovaquie et de Hongrois de Slovaquie en Hongrie.

1947 : exécution de l’ancien président de la République slovaque pro nazi Jozef Tiso (1887-1947).

1948 : prise du pouvoir par les communistes

1959 : création de la Galerie de la ville de Bratislava

1960 : inauguration du mémorial de l’Armée rouge à Slavín

1967 : avènement de l’aile réformiste du parti communiste emmenée par Alexander Dubček (1921-1992)

Août 1968 : invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, signature de la loi sur la création de la Fédération tchécoslovaque

1969 : Bratislava devient la capitale de la République socialiste slovaque.

1971 : époque de la « normalisation ». Le grand Bratislava est créé par la réunion des villages avoisinant avec la capitale. Début des procès et des poursuites contre les communistes réformateurs et les anti-communistes.

1972 : achèvement de la construction du deuxième pont sur le Danube à Bratislava

1981 : début de la construction du quartier de Petržalka, la plus grande cité slovaque

1984 : Bratislava atteint une population de 400 000 habitants.

1985 : achèvement du Pont des Héros de Dukla (aujourd’hui pont du port)

1988 : manifestations aux bougies, action de résistance pacifique des catholiques contre le pouvoir communiste

1989 : chute du régime communiste 1990 : première visite en Slovaquie du pape Jean-Paul II

1992 : mort tragique des suites d’un accident (?) de voiture près de Humpolec en Bohême d’Alexandre Dubček (1921-1992)

1993 : partition de Tchécoslovaquie, création de la République slovaque dont Bratislava devient la capitale.

1995 : fin de la reconstruction du Palais Grassalkovic qui devient le siège du Président de la République slovaque. Le pape Jean-Paul II donne sa bénédiction solennelle à la Slovaquie depuis la cathédrale Saint-Martin lors de sa deuxième visite.

1997 : la reconstruction de la place centrale est achevée.

1999 : la conférence des rabbins européens a lieu à Bratislava.

2000 : réinstallation des cloches dans la tour de la cathédrale Saint Martin

2002 : la reconstruction à l’identique du bâtiment baroque attenant au château est achevée ainsi que la reconstitution de la place Hviezdoslavovo námestie.

2003 : troisième visite du pare Jean-Paul II

2004 : adhésion de la Slovaquie à l’Union Européenne et à l’Otan

Notes :
1 Né à Tours de parents protestants Louis Dutens émigre en Angleterre. Diplomate britannique, écrivain, philologue, historiographe, numismate et grand voyageur il publie son « Itinéraires des routes les plus fréquentées, ou Journal d’un voyage aux villes principales de l’Europe en 1768, 1769, 1770 et 1771 »

Schöner Naci (1897-1967), gentleman de Bratislava et du Danube

« Quant à moi, le centre historique me suffisait. Car où pouvais-je flâner, avec mon enveloppe corporel médiocre et mes finances ? Mes excursions, c’étaient des promenades dans les rues de la vieille ville, des excursions dans dans des petits cafés et des bistros où on servait du vin. Il y en avait à volonté. Certes, je marchais beaucoup. »
Schöner Náci  

Fils d’un cordonnier et petit-fils d’un clown de grande réputation dont il s’inspirera dans sa philosophie de la vie, ayant exercé plusieurs métiers, apprenti cordonnier, confisier, souffleur…. Bien que sans le sous,  il déambula dans les rue de la vieille ville de Bratislava pendant une quarantaine d’années, la plupart du temps entre le fleuve et la porte saint-Michel, habillé élégamment avec un frac et portant un haut-de-forme, saluant les femmes avec galanterie d’un aimable « Je vous baise la main » en slovaque, allemand ou hongrois et communiquant généreusement sa joie de vivre, sa bonne humeur, son insouciance aux habitants et aux passants de derrière le sombre rideau de fer.

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Schöner Naci (1897-1967)

Schöner Náci est décédé de la tuberculose à Lehnice le 23 octobre 1967 où il fut d’abord enterré. Sa dépouille a été ensuite transférée au cimetière Ondřejský de Bratislava. On trouve sa statue, réalisée par le sculpteur Juraj Meliš (1942) sur la place principale de la vieille ville devant le café Mayer.

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La statue de Schöner Naci devant le café Mayer réalisée par le sculpteur Juraj Meliš continue à saluer imperturbablement les passants de toutes les nationalités, photo droits réservés

Schöner Naci et les jardins de Bratislava

« Combien il y avait de forêts, de parcs, et de jardins à Bratislava autrefois ! J’étais tout particulièrement enchanté par un parc, celui de Janko Král’. Il était aisé de le rejoindre par le Danube, au moyen du « Propeler1″. De son côté, le célèbre jardin de Lippay entourait à cette époque le palais d’été archiépiscopal, aujourd’hui siège du gouvernement slovaque. C’est Janos Lippay (1606-1666), jésuite, savant botaniste, auteur du livre « Jardin à Bratislava » et son frère Gáspár (1600-1666), archevêque d’Ezstergom (Hongrie) qui y introduisirent des plantes rares venant du monde entier. Ils en firent ainsi l’un des jardins les plus remarquables d’Europe centrale. Quant aux jardins du palais Pállfy, désormais disparus, il abritait un grand et vieux tilleul légendaire dont le feuillage touffu était entouré d’une passerelle circulaire qui permettait d’en atteindre le sommet. L’aristocratie pouvait ainsi lors de sa floraison, s’émerveiller de l’intensité de ses effluves. »
Schöner Naci

Notes :
1 Bateau à aube qui servait de bac et faisait la liaison entre la rive gauche et la rive droite du Danube.

Eric Baude pour Danube-culture © droits réservés, mis à jour janvier 2022

Le Pont/passerelle de la liberté sur la Morava/March entre l’Autriche et la Slovaquie en amont de son confluent avec le Danube

Un bel ouvrage pour les cyclistes et les randonneurs, photo © Danube-culture, droits réservés   
   Un premier pont avec des piles en bois avait été édifié à cet endroit en 1771, à l’époque du règne de l’impératrice Marie-Thérèse. Emporté par la débâcle des glaces en 1809 le pont est reconstruit avec l’aide du comte hongrois Ferdinand Pálffy en 1813 puis détruit en 1866 pendant la guerre austro-prussienne afin de retarder l’avancée des troupes prussiennes qui menaçaient Vienne. Reconstruit une nouvelle fois à la fin des hostilités, il est encore emporté par une débâcle de glaces en 1880. Un bac le remplace. La rivière devient la frontière entre l’Autriche et la République tchécoslovaque à la fin de la première guerre mondiale puis en 1945, une ligne difficilement franchissable du Rideau de fer entre L’Ouest et l’Est de l’Europe. Nombreux furent celles et ceux qui, malgré les dangers, tentèrent malgré tout de rejoindre l’Autriche depuis la rive slovaque militarisée et y laissèrent leur vie. Une période sombre qui prit fin en 1989.
Pont-passerelle de la liberté sur la March (Morava)

Une rivière de frontière apaisée : la March/Morava depuis le pont-passerelle, photo © Danube-culture, droits réservés

   La partie autrichienne (région de Basse-Autriche) souhaitait initialement baptiser la passerelle du nom de « Pont Marie-Thérèse » ce qui n’a pas été accepté par les autorités slovaques (Marie-Thérèse fut pourtant couronnée « Roi de Hongrie et de Bohême » en 1740 à Bratislava). Ces mêmes autorités slovaques s’opposèrent ensuite au résultat d’un referendum qui proposa le nom de « Pont Chuck Norris », apparemment très populaire en Slovaquie. L’ouvrage qui a été ouvert aux cyclistes et au piétons en septembre 2012, a finalement été baptisé d’un commun accord « Pont de la liberté » (« Brücke der Freiheit » en allemand, « Slobodý cyklomost » en slovaque) en hommage aux victimes qui tentèrent de franchir la rivière et le Rideau de fer à cet endroit pendant la dictature communiste.
   Ce pont-passerelle, dessiné par l’architecte slovaque Milan Beláček, d’un coût total de 4,6 millions d’Euros, financé par l’UE à 80% et pour le reste à parts égales entre la Slovaquie et l’Autriche, mesure 550 m de long, 21,3 m de hauteur et 4,6 m de largeur.
Un Chuck-Norris-Buffet accueille avec humour promeneurs et cyclistes à proximité du pont sur la rive slovaque…

Le château de Hof en Marchfeld, © photo Danube-culture, droits réservés

Gabčíkovo-Nagymaros ou la mort d’un projet de collaboration slovaco-hongrois sur le Danube

Cet article cite un extrait du livre de Jacques Bethemont Les grands fleuves. L’auteur rappelle brièvement la conception, selon le modèle soviétique productiviste du rapport entre l’homme et la nature (l’homme corrige les imperfections de la nature…), la vision de l’aménagement du grand fleuve-outil au service de l’économie et du transport de marchandises en particulier et le souci d’en tirer d’importantes ressources énergétiques qui prévalaient parmi les responsables politiques de l’Europe communiste. Pour l’Union soviétique, puissance danubienne de l’époque qui s’était octroyée militairement un accès direct sur le fleuve dans le delta, à hauteur du bras d’Ismaïl (aujourd’hui territoire ukrainien), les aménagements du Danube et l’édification de barrages plus en amont mais sur son territoire d’influence correspondaient également à des enjeux politiques et géostratégiques.
Dans le cas de l’abandon du barrage complémentaire de régulation de Nagymaros et selon J. Bethemont, les réactions hongroises auraient été également motivées par d’autres considérations que les seules perspectives hydrologiques et environnementales. La contestation du projet de barrage complémentaire de régulation de Nagymaros prévu en amont de Budapest, dans un des plus beaux paysages du Danube hongrois, aujourd’hui transformé en parcs naturels, par une partie de la population puis l’abandon de celui-ci par les responsables politiques magyars, ont préservé le fleuve et sa biodiversité d’un sinistre aménagement supplémentaire. On frémit en imaginant la triste et définitive monotonie d’un fleuve-canal-réservoir enserré dans un système de digues de Nagymaros jusqu’à Bratislava. La réalisation de la première partie du projet par la Slovaquie, en l’occurrence de la construction du barrage de Gabčíkovo et des aménagements du fleuve et de ses rives liés à celui-ci, sont un témoignage évocateur de ce que celui-ci aurait pu devenir si le projet avait été réalisé dans son intégralité.

Plan de l’intégralité du projet

Le temps des grands travaux
« Le temps du COMECOM, organisme de planification à l’échelle de L’Europe socialiste, fut aussi celui des grands travaux par lesquels l’homme était censé améliorer la nature. S’agissant du Danube, un projet diligenté par l’Energoproject soviétique (faut-il rappeler que l’URSS était une puissance danubienne puisqu’elle contrôlait la branche d’Ismaïl sur le delta ?) établit à partir de 1956 un plan d’aménagement qui devait rendre le Danube accessible aux convois poussés de 8 000 tpl et aux automoteurs de type volgien (5 000 tpl) jusqu’au niveau de Bratislava. La construction de cinq ouvrages était prévue entre la frontière autrichienne et le delta du Danube, soit un barrage entre Hongrie et Tchécoslovaquie, Gabčíkovo, un barrage servant à la régulation aval en territoire hongrois, Nagymaros, deux barrages au niveau des Portes-de-Fer, un barrage de dérivation vers la Moldavie, à hauteur d’Ismaïl. Par la suite ce système devait se raccorder au Rhin-Main-Danube austro-allemand.
La mise en oeuvre de Gabčíkovo, approuvée par les Hongrois et les Tchécoslovaques dans le cadre d’un traité signé en 1977, à la suite de longues et difficiles négociations, fut dénoncée unilatéralement par les Hongrois en 1989 alors que l’ouvrage de dérivation implanté à Dunakiliti était pratiquement achevé. S’agissant d’un ouvrage construit sur un fleuve soumis au droit international, cette rupture apparut comme l’un des temps forts dans la décomposition du système socialiste, sans pour autant que cette dénonciation unilatérale soit acceptable pour la partie slovaque.
Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette rupture, le point de vue technique n’est pas négligeable en raisons des dimensions et de l’insertion spatiale du projet : un barrage à Dunakiliti créant une retenue enserrée dans un système de digues jusqu’au niveau de Bratislava, un canal de dérivation court-circuitant le Danube puis empruntant son lit canalisé et relevé jusqu’au bloc-usine de Gabčíkovo et une centrale de compensation à Nagymaros. La complexité de cet ouvrage de basse chute d’une capacité de 720 MWe pouvant produire 2 600 GWh/an dépassait les moyens des deux partenaires qui durent faire appel à des opérateurs soviétiques et autrichiens pour résoudre de multiples problèmes allant de la préservation des nappes à la construction de turbines géantes.

Conflits d’intérêts
   Au-delà de ces difficultés qui amenèrent très vite les Hongrois à demander dans un premier temps un report du projet, se trouvent des divergences d’intérêt. Pour les Soviétiques, l’ouvrage était la garantie d’un accès fluvial jusqu’au coeur de l’Europe et renforçait leur poids politique au contact des deux Europe, communiste et libérale. Pour les Tchécoslovaques, l’intérêt était d’abord énergétique mais la retenue de Bratislava pouvait être également l’amorce d’une liaison navigable interbassins Danube-Morava-Oder-Elbe. La partition entre Tchèques et Slovaques renforça ces derniers dans leur attitude volontariste.
Pour les Hongrois, ces intérêts étaient loin de compenser les retombées négatives de l’ouvrage, à commencer par l’impact écologique. Le secteur aménagé correspond en effet à un vaste cône sur lequel le fleuve tresse plusieurs lits entre eux par un lacis de faux-bras. Même après les aménagements du XIXe siècle, ce dispositif permet d’alimenter une puissante nappe d’eau filtrée qui dessert Budapest. De plus, cet espace amphibie abrite l’une des plus belles forêts alluviales d’Europe. Enfin, le canal dérivait les eaux en territoire slovaque, laissant le Danube hongrois à sec. Derrière cet argumentaire conforté par les scientifiques et largement diffusé dans une opinion très sensible aux problèmes environnementaux, deux arguments occultés mais présents à l’esprit de tous les Hongrois : leur passivité ou leur refus allait à l’encontre d’une position officielle qui défendait « l’indéfectible amitié unissant les peuples russe et hongrois » ; surtout, ils voyaient dans le canal une barrière les séparant de la forte minorité magyare qui occupait la rive gauche1.
C’est sans doute au niveau de cet irrédentisme latent qu’il faut rechercher la raison véritable d’une rupture dont les conséquences empoisonneront longtemps les relations de voisinage entre les deux pays. Dans l’immédiat, il n’y eut ni guerre ni violences mais recours à la Cour internationale de Justice de La Haye. Actuellement les Slovaques achèvent un projet croupion réduit à un barrage de dérivation en territoire slovaque et un canal de dérivation aboutissant à Dunakiliti aménagé en chute. Il n’est plus question du projet de Nagymaros. »

Notes :
1 Après la victoire turque de Mohacs, la nation hongroise put se replier et se reformer sur la rive gauche (actuellement slovaque) du fleuve qui, par la suite, devint la base de départ pour la reconquête du territoire hongrois. Le rattachement de ce sanctuaire à la Slovaquie remonte au traité de Trianon.

Affaire relative au Projet Gabčíkovo-Nagymaros
(Hongrie/Slovaquie)

Résumé de l’arrêt du 25 septembre 1997

   La Cour rappelle que la présente affaire trouve son origine dans la signature, le 16 septembre 1977, par la République populaire hongroise et la République socialiste tchécoslovaque d’un traité relatif à la construction et au fonctionnement du système d’écluses de Gabčíkovo-Nagymaros (dénommé ci-après le traité de 1977). Le nom des deux Etats contractants a varié au cours des ans; ils sont dénommés ci-après la Hongrie et la Tchécoslovaquie. Le traité de 1977 est entré en vigueur le 30 juin 1978. Il prévoit la construction et l’exploitation du système d’écluses par les parties en tant qu’investissement conjoint. Selon le préambule du traité, le système avait pour but de mettre en valeur, de façon générale, les ressources naturelles de la section Bratislava-Budapest du Danube aux fins du développement des secteurs des ressources hydrauliques, de l’énergie, des transports et de l’agriculture et des autres secteurs de l’économie nationale des parties contractantes. L’investissement conjoint tendait ainsi essentiellement à la production d’hydroélectricité, à l’amélioration de la navigation sur le tronçon en cause du Danube et à la protection des régions riveraines contre les inondations. En même temps, les parties contractantes, selon les termes du traité, s’engageaient tant à veiller à ce que la mise en oeuvre du projet ne compromette pas la qualité des eaux du Danube qu’à s’acquitter de leurs obligations concernant la protection de la nature et découlant de la construction et du fonctionnement du système d’écluses.
Le secteur du Danube auquel se rapporte la présente affaire est un tronçon d’environ 200 kilomètres, entre Bratislava, en Slovaquie, et Budapest, en Hongrie. En aval de Bratislava, la déclivité du fleuve diminue sensiblement, créant une plaine alluviale de gravier et de sédiments sableux. La frontière entre les deux Etats est constituée dans la majeure partie de cette région par le chenal principal du fleuve. Čunovo et, plus en aval, Gabčíkovo sont situés dans ce secteur du fleuve, en territoire slovaque; Čunovo est situé sur la rive droite du fleuve et Gabčíkovo sur la rive gauche. Plus bas, après jonction des divers bras, le fleuve entre en territoire hongrois. Nagymaros se trouve dans une vallée étroite à un endroit où le Danube fait un coude juste avant de se diriger vers le sud, entourant la grande île fluviale de Szentendre avant d’atteindre Budapest.
Les principaux ouvrages à construire en exécution du projet sont décrits dans le traité de 1977. Deux séries d’écluses étaient prévues, l’une à Gabčíkovo (en territoire tchécoslovaque), l’autre à Nagymaros (en territoire hongrois), en vue de constituer « un système d’ouvrages opérationnel, unique et indivisible ». Le traité prévoyait en outre que les spécifications techniques concernant le système seraient fixées dans le plan contractuel conjoint, qui devait être établi conformément à l’accord signé à cette fin par les deux gouvernements le 6 mai 1976; il prévoyait également que la construction, le financement et la gestion des travaux seraient menés  à bien conjointement et que les parties y participeraient à parts égales.
Sur un grand nombre de points, le plan contractuel conjoint précisait à la fois les objectifs du système et les caractéristiques des ouvrages. Il comprenait également des consignes provisoires d’exploitation et d’entretien dont l’article 23 précisait que « Les consignes d’exploitation définitives [seraient] agréées dans un délai d’un an  à compter de la mise en service du système. »
La Cour observe que le projet devait donc se présenter comme un projet conjoint intégré dans lequel les deux parties contractantes seraient sur un pied d’égalité en ce qui concerne le financement, la construction et l’exploitation des ouvrages. Son caractère unique et indivisible devait être concrétisé grâce au plan contractuel conjoint qui complétait le traité. C’est sous le contrôle de la Hongrie, en particulier, que se seraient trouvés les vannes de Dunakiliti et les ouvrages de Nagymaros, tandis que les ouvrages de Gabčíkovo aurait été placés sous le contrôle de la Tchécoslovaquie.

Affaire relative au Projet Gabčíkovo-Nagymaros
(Hongrie/Slovaquie) :
Arrêt du 25 septembre 1997 de la Cour Internationale de Justice

   Dans son arrêt sur l’affaire relative au Projet Gabcíkovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie), la Cour a décidé que la Hongrie n’était pas en droit de suspendre puis d’abandonner, en 1989, la partie des travaux qui lui incombait dans le cadre du projet de barrage, tels qu’ils étaient déterminés dans le Traité signé en 1977 par la Hongrie et la Tchécoslovaquie et dans les instruments y afférents ; la Cour a décidé en outre que la Tchécoslovaquie était en droit d’entreprendre, en novembre 1991, les travaux préparatoires en vue de la mise en œuvre d’une solution alternative et provisoire (la « variante C »), mais non de la mettre unilatéralement en service en octobre 1992 ; que la notification, le 19 mai 1992, par la Hongrie de la terminaison du Traité de 1977 et des instruments y afférents n’a pas eu pour effet juridique d’y mettre fin (et que par conséquent ils sont toujours en vigueur et régissent les relations entre les Parties) ; et que la Slovaquie, en tant que successeur de la Tchécoslovaquie, est devenue partie au Traité de 1977.
Quant au futur comportement des Parties, la Cour a conclu : que la Hongrie et la Slovaquie doivent conduire des négociations de bonne foi en tenant compte de la situation existante, et qu’elles doivent prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la réalisation des objectifs du Traité de 1977 ; que, sauf si les Parties en conviennent autrement, un régime opérationnel conjoint pour le barrage en territoire slovaque doit être établi conformément au Traité de 1977 ; que chaque Partie doit indemniser l’autre Partie pour les dommages causés par son comportement ; et que le règlement des comptes concernant la construction et le fonctionnement des ouvrages doit être effectué conformément aux dispositions pertinentes du Traité de 1977 et des instruments y afférents.
De plus, la Cour a décidé que des normes du droit de l’environnement, récemment apparues, étaient pertinentes à l’exécution du Traité et que les Parties pouvaient, d’un commun accord, en tenir compte en appliquant plusieurs de ses articles. Elle a conclu que les Parties, pour concilier le développement économique et la protection de l’environnement, « devraient examiner à nouveau les effets sur l’environnement de l’exploitation de la centrale de Gabcíkovo. En particulier, elles doivent trouver une solution satisfaisante en ce qui concerne le volume d’eau à déverser dans l’ancien lit du Danube et dans les bras situés de part et d’autre du fleuve. »

La Cour était composée comme suit : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Herczegh, Shi, Fleischhauer, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ; M. Valencia- Ospina, Greffier.

*   *    *

Le dispositif de l’arrêt se lit comme suit :
« 155. Par ces motifs,
LA COUR,

1) Vu le paragraphe 1 de l’article 2 du compromis,
A. Dit, par quatorze voix contre une, que la Hongrie n’était pas en droit de suspendre puis d’abandonner, en 1989, les travaux relatifs au projet de Nagymaros ainsi qu’à la partie du projet de Gabcíkovo dont elle était responsable aux termes du Traité du 16 septembre 1977 et des instruments y afférents ;

POUR : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Fleischhauer, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : M. Herczegh, juge ;

B. Dit, par neuf voix contre six, que la Tchécoslovaquie était en droit de recourir, en novembre 1991, à la « solution provisoire » telle que décrite aux termes du compromis ;

POUR : M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Guillaume, Shi, Koroma,Vereshchetin, Parra- Aranguren, Kooijmans, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : M. Schwebel, Président ; MM. Bedjaoui, Ranjeva, Herczegh, Fleischhauer, Rezek, juges ;

C. Dit, par dix voix contre cinq, que la Tchécoslovaquie n’était pas en droit de mettre en service, à partir d’octobre 1992, cette  « solution provisoire » ;

POUR : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Herczegh, Shi, Fleischhauer, Kooijmans, Rezek, juges ;

CONTRE : MM. Oda, Koroma,Vereshchetin, Parra-Aranguren, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

D. Dit, par onze voix contre quatre, que la notification, le 19 mai 1992, de la terminaison du Traité du 16 septembre 1977 et des instruments y afférents par la Hongrie n’a pas eu pour effet juridique d’y mettre fin ;

POUR : M. Weeramantry, Vice-Président; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : M. Schwebel, Président ; MM. Herczegh, Fleischhauer, Rezek, juges ;

2) Vu le paragraphe 2 de l’article 2 et l’article 5 du compromis,

A. Dit, par douze voix contre trois, que la Slovaquie, en tant que successeur de la Tchécoslovaquie, est devenue partie au Traité du 16 septembre 1977 à compter du 1er janvier 1993 ;

POUR : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : MM. Herczegh, Fleischhauer, juges ;

B. Dit, par treize voix contre deux, que la Hongrie et la Slovaquie doivent négocier de bonne foi en tenant compte de la situation existante et doivent prendre toutes mesures nécessaires à l’effet d’assurer la réalisation des objectifs du Traité du 16 septembre 1977, selon des modalités dont elles conviendront ;

POUR : M. Schwebel, Président; M. Weeramantry, Vice-Président; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : MM. Herczegh, Fleischhauer, juges ;

C. Dit, par treize voix contre deux, que, sauf si les Parties en conviennent autrement, un régime opérationnel conjoint doit être établi conformément au Traité du 16 septembre 1977 ;

POUR : M. Schwebel, Président; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : MM. Herczegh, Fleischhauer, juges ;

D. Dit, par douze voix contre trois, que, sauf si les Parties en conviennent autrement, la Hongrie devra indemniser la Slovaquie pour les dommages subis par la Tchécoslovaquie et par la Slovaquie du fait de la suspension et de l’abandon par la Hongrie de travaux qui lui incombaient; et la Slovaquie devra indemniser la Hongrie pour les dommages subis par cette dernière du fait de la mise en service de la « solution provisoire » par la Tchécoslovaquie et de son maintien en service par la Slovaquie ;

POUR : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président; MM. Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Herczegh, Shi, Fleischhauer, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : MM. Oda, Koroma, Vereshchetin, juges ;

E. Dit, par treize voix contre deux, que le règlement des comptes concernant la construction et le fonctionnement des ouvrages doit être effectué conformément aux dispositions pertinentes du Traité du 16 septembre 1977 et des instruments y afférents, compte dûment tenu des mesures qui auront été prises par les Parties en application des points 2 B et C du présent dispositif.

POUR : M. Schwebel, Président ; M. Weeramantry, Vice-Président ; MM. Oda, Bedjaoui, Guillaume, Ranjeva, Shi, Koroma, Vereshchetin, Parra-Aranguren, Kooijmans, Rezek, juges ; M. Skubiszewski, juge ad hoc ;

CONTRE : MM. Herczegh, Fleischhauer

*  *  *

M. Schwebel, Président, et M.Rezek ont joint des déclarations à l’arrêt de la   Cour ; M. Weeramantry, Vice- Président, et MM. Bedjaoui et Koroma ont joint à l’arrêt les exposés de leur opinion individuelle ; MM. Oda, Ranjeva, Herczegh, Fleischhauer, Vereshchetin, Parra-Aranguren et M. Skubiszewski, juge ad hoc, ont joint à l’arrêt les exposés de leur opinion dissidente. »

Sources :
BETHEMONT, Jacques, Les grands fleuves, « La dimension internationale », « Gabcíkovo, mort d’un projet », Armand Collin/VUEF, Paris, 2002
BETHEMONT, Jacques et BRAVARD, Jean-Paul, « Gabcikovo, un grand projet et une controverse », Revue de géographie de Lyon, 1, 1986, p. 19-41
KOVÁCS, Péter, Quelques considérations sur l’appréciation et l’interprétation de l’arrêt de la Cour internationale de Justice, rendu dans l’affaire Gabcikovo-Nagymaros. German Yearbook of International Law, Volume 41 (1999), p. 252-266
MALJEAN-DUBOIS, Sandrine, L’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice le 25 septembre 1997 en l’affaire relative au projet Gabcikovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie). Annuaire français de droit international, Volume 43/1997 (1998), p. 286-332
MACINTYRE, Owen, Case concering the Gabcikovo-Nagymaros project (Hungary/Slovakia) : International Court of Justice, The Hague, 25 September 1997. Journal of Environmental Law, Volume 10 (1998-1), p. 79-91
ROBERT, Eric, L’Affaire relative au projet Gabcikovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie). Un nouveau conflit en matière d’environnement devant la Cour internationale de Justice ?
Eric Robert. Studia diplomatica, Volume 47 (1994-5), p. 17-52

« L’Affaire Gabcikovo-Nagymaros », Nouvelle Europe, Samedi 25 novembre 2006
http://www.nouvelle-europe.eu/node/57
http: //vvb.sk

Cour Internationale de Justice de La Haye
www.icj-cji.org/docket/files/92/7376.pdf

Le Danubiana Meulensteen Art Museum : un musée d’art moderne et contemporain au milieu du fleuve…

Peter Pollág, Dunajské křidla, Les ailes du Danube (photo Danube-culture droits réservés)

Le projet est du à l’initiative de deux hommes, le mécène et collectionneur hollandais d’Eindhoven Gerard Meulensteen et le galerie et avocat slovaque Vincent Polakovič.
Le musée s’est ouvert en l’an 2000. Un nouveau bâtiment, imaginé par les architectes slovaques de l’atelier 008 Ján Kukul’a et Jozsef Jakuš aux formes fluides qui ne sont pas sans rappeler celles d’un élégant paquebot, y a été inauguré en septembre 2014.

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(Photo Danube-culture, droits réservés)

Le musée se tient sur une presqu’île au milieu du fleuve, à hauteur du réservoir de Čunovo. Son emplacement exceptionnel, au milieu du Danube, à l’entrée du canal de Gabčikovo, non loin des frontières entre la Slovaquie, l’Autriche et la Hongrie et son aménagement judicieusement intégré et valorisé, tendent à créer une impression étonnante de symbiose harmonieuse avec le paysage grandiose engendré par l’omniprésence du fleuve.

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Un musée-paquebot ouvert sur le fleuve (photo Danube-culture, droits réservés)

La collection de peintures et sculptures rassemblée et étoffée depuis le milieu des années 1980 par Gerard H. Meulensteen parmi lesquelles on trouve des oeuvres  d’Armand Pierre Fernandez, Jim Dine, Rudolf Uher, Magdalena Abakanowicz, El Lissitzky, Jozef Jankovič, Karel Appel, Sam Francis, Hans van de Bovenkamp, Rafael Eitan, Pierre Alechinsky, Markus Prachensky, Joseph Klibansky, Walasse Ting, Paul Jenkins, Corneille, Jill Moser, Vladimír Kompánek… bénéficie d’espaces remarquablement adaptés tant en intérieur qu’en extérieur (parc Danubiana). Des expositions temporaires y sont également régulièrement présentées.

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Tamás Kőrősényi, Ma pensée s’enfuit, 1999-2003, (photo Danube-culture droits réservés)

Plusieurs sculptures du parc sont d’ailleurs dédiées  à celui-ci comme celle de Peter Pollág Dunajské křidla (Les ailes du Danube) qui s’élève symboliquement à la pointe de la presqu’ile.
Un débarcadère permet aussi aux bateaux de croisière d’y accoster.

Danubiana Meulensteen Art Museum
Bratislava-Čunovo – Vodné dielo
P.O. BOX 9, 810 00 Bratislava, Slovaquie
Tel. : +421/2/62 52 85 01
www.danubiana.eu

Danubiana 4

(photo Danube-culture, droits réservés)

Le bassin du Danube, un espace cohérent ? par Jacques Bethemont

« Les dysfonctionnements de l’espace danubien »

« La majeure partie du Danube a longtemps été unifiée dans le cadre de l’Empire austro-hongrois qui avait obtenu le principe de l’internationalisation du fleuve lors du traité de Vienne. Bien avant cette date, les autrichiens avaient entrepris d’améliorer la navigation sur le cours du fleuve dans les limites d’un espace impérial qui allait de l’aval de Passau à l’amont de Belgrade jusqu’en 1878. Par la suite, le recul de l’Empire ottoman et l’indépendance de fait de la Valachie et de la Bulgarie permirent d’étendre le système navigable sur le cours aval du Danube. Restait le problème de la Serbie dont il est inutile de préciser qu’il ne fut pas résolu du temps de l’Empire.

Le brassage des invasions et le reflux de la puissance turque avaient laissé dans un espace souvent uniforme, une mosaïque de peuples que séparaient leurs langues ou leurs religions avec, parfois, des frontières abolies mais encore sensibles comme celle qui séparait la Hongrie de la Valachie. Dans ce contexte social et politique délicat, le Danube apparaissait comme un facteur d’unité, d’autant que les problèmes frontaliers n’empêchaient pas l’acheminement vers les ports de la mer Noire du blé destiné à l’Europe du Nord et au Royaume-Uni. Cette activité amenait une incessant brassage de population et l’existence d’une culture danubienne paraissait évidente en dépit de la diversité des langues, jusqu’à ce que le sort des armes et l’exacerbation des nationalismes amènent le démembrement de l’Empire austro-hongrois.

Le Bassin du Danube n’est donc pas assimilable à un espace cohérent et il reste pour l’essentiel affecté par des tensions frontalières qui dégénèrent régulièrement en conflits armés dont le dernier en date ne paraît pas définitivement clos. Dans ce contexte difficile, la Commission du Danube joue un rôle de conciliation qui pour être officiel n’en est pas moins modeste. Témoignent de ces multiples contradictions, d’un côté l’échec de Gabčikovo entrepris dans le cadre de deux nations réunies dans  un un même ensemble économique, la CAEM (COMECOM), de l’autre la réalisation des deux barrages des Portes-de-Fer, mené à bien dans le cadre d’une coopération entre deux nations, la Roumanie et la Yougoslavie, appartenant à deux ensembles supposés antagonistes. »

Sources :
Bethemont Jacques, « Le fleuve et la structuration de l’espace » in Les grands fleuves, entre nature et société, « Le fleuve et la structuration de l’espace », Armand Colin/VUEF, Paris 2002, p. 228

Sámuel Mikoviny (entre 1686/1700 ?-1750), savant universel des Lumières

Il s’initie tout d’abord et pratique avec talent l’art de la gravure à Nuremberg, étudie les mathématiques aux universités d’Altdorf et d’Iena ainsi que l’astronomie à Vienne avant de travailler à Bratislava comme ingénieur, consacrant alors son travail à la construction et à l’aménagement d’ouvrages de protection contre les inondations du Danube et de la rivière Váh (Vág en hongrois, Waag en allemand, affluent slovaque du Danube) régularisant leurs cours et améliorant les conditions de leur navigation. Il s’intéresse également à l’astronomie et installe chez lui à Bratislava son propre observatoire. Ses observations astronomiques l’aident pour son travail de cartographe. Dans ce domaine, sa contribution à l’élaboration d’une nouvelle carte du royaume de Hongrie dont la méthode se base sur quatre principes, astronomique, géométrique, magnétique et hydrographique, fut prépondérante.

Carte de la Basse Hongrie  et du district cisdanubien (1739) avec les cités de Strigonium (Esztergom), Visegrád et Pesth

Sámuel Mikoviny collabore avec son contemporain le philosophe et encyclopédiste Matthias Bel (1684-1749), autre savant renommé du royaume de Hongrie, en gravant cartes et illustrations de villes et de châteaux, notamment pour son encyclopédie Nototiae Hungariae Novae Historico-Geographica.

Samuel Mikoviny avec un des collaborateurs, carte de la Basse Hongrie et du district cisdanubien, détail, 1739

Il réalise les premières cartes topographiques des comtés du royaume de Hongrie, supervise la construction d’un système élaboré de réservoirs à eau pour des mines inondées tout en permettant d’approvisionner l’industrie locale en énergie et enseigne, à partir de 1735, à l’école des mines de Banská Štiavnica qui deviendra plus tard la première université technique européenne.

Mappa Danubii cursum situmque, 1742, sources Archives nationales de Hongrie

Sámuel Mikoviny fut membre de l’Académie des Sciences de Prusse à Berlin. Pendant la guerre austro-prussienne de Silésie, l’impératrice Marie-Thérèse fait appel à lui pour fortifier la frontière moravo-silésienne. Il achève en 1748 des travaux de régulation du Danube dans la région de Komárom, élabore les plans d’un futur palais royal à Buda puis se consacre à l’archéologie, publiant une carte de la ville et forteresse romaine de Brigetio (Komárom) sur le Danube. Il meurt pendant la construction d’ouvrages contre les inondations de la Váh au début du printemps 1750.

Bibliothèque royale d’Altdorf (1723)

Danube-culture, novembre 2019, droits réservés

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