Articles associés
Le château de Hartheim, centre d’euthanasie
Article classé dans : Histoire, mythologie, étymologie, symbolique
Le château de Schönbühel (Wachau)
Article classé dans : Itinérances
« À l’endroit où le Danube forme un méandre prononcé en direction du nord en aval du village de Dietzendorf (Haute-Autriche), se trouve le célèbre château-fort de Krempelstein dans la région de l’Innviertel (district de l’Inn), sur la rive droite du fleuve, en aval de Passau ; un ancien édifice au sommet de son rocher et qui, du côté du Danube, paraît inaccessible même pour un chasseur de chamois expérimenté. »
« Ober Oesterreich. das alte Schloss Grempenstein »., Litographie colorée d’Adolph Kunike d’après Jacob Alt, vers 1821
« Le château appartenait aux évêques de Passau depuis 400 ans. Des chevaliers brigands en avaient fait autrefois leur repaire, pillant depuis le château-fort les bateaux qui naviguaient sur le Danube à proximité. La tour carrée, qui est encore en bon état, comme on peut le voir sur notre gravure, leur servait de repère de surveillance. Elle complète maintenant un tableau romantique que cet ancien nid de brigands offre sur son promontoire.
Les bateliers et les habitants des environs appellent habituellement cette forteresse le « Schneidersschlössl » (le château du tailleur). Ils racontent à son propos une histoire assez triste qui finit malgré tout par faire rire les auditeurs : un pauvre bougre, qui avait établi sa misérable demeure dans ses ruines, élevait une chèvre dont il se nourrissait du lait. La chèvre mourut et, furieux de ce malheur qui le frappait, le malheureux tenta de jeter la dépouille de l’animal dans le Danube. Mais la dépouille s’accrocha à ses vêtements par l’une de ses cornes et l’entraîna avec elle dans les profondeurs du fleuve.
Voilà pourquoi cette histoire peut faire rire maintenant. Les bateliers poursuivant leur récit, racontent que le malheur vient de ce que le pauvre homme était un tailleur auquel la chèvre a voulu jouer sans doute un mauvais tour même après sa mort. La pitié des auditeurs se change en éclats de rire lorsqu’un tailleur se trouve sur le bateau. Il est quand même étrange que l’on associe ensemble un tailleur avec une chèvre et que l’on oublie dans cette histoire les sentiments humains. Les tailleurs qui sont parmi les auditeurs font des efforts pour rire avec les autres passagers tout en essayant de garder leur bonne humeur.
Sur notre gravure, la forêt autour du château-fort est abondante. Un bateau navigue sur le Danube. »
Dr. Geor Carl Borromäus Kump, in Adolph Kunike, Zwei hundert vier und sechzig Donau-Ansichten nach dem Verlauf des Donaustromes von seinem Ursprung bis zum Ausfluss in den Schwarzes Meer, édité par Adolph Kunike, Vienne, 1826
Traduction et adaptation en français, Eric Baude pour Danube-culture © droits réservés, décembre 2021