La Porta Hungarica et le Braunsberg
À la hauteur de la petit cité basse-autrichienne de Hainburg (PK 1882, rive droite) qui a conservé une bonne partie de ses tours, de ses remparts moyenâgeux et de son patrimoine culturel malgré sa situation certes avantageuse mais exposée par le passé aux invasions, aux occupations, aux conflits divers, le Danube rencontre sur cette rive méridionale son premier relief depuis Vienne en la personne du vieux mont arrondi et en partie pelé du Braunsberg (346 m) à l’étonnante et riche biodiversité.
Le sommet du Braunsberg avec sa vue dégagée, ultime avancé du massif alpin sur les rives du fleuve, déjà habité à l’ère de la Tène, avait été choisi par les celtes pour y établir un oppidum que s’empressèrent de détruire les Romains mais qui est aujourd’hui en partie reconstitué et qui a fait l’objet de fouilles archéologiques.

Oppidum celte au sommet du Braunsberg, photo © Danube-culture, droits réservés

Le Danube au pied du Braunsberg et les forêts alluviales de la rives gauche avec leurs bras morts, à gauche le petit port de Hainburg photo © Danube-culture, droits réservés
Ce relief oblige le fleuve à effectuer un joli méandre pour le contourner vers le nord (il est probable qu’initialement le fleuve l’ait contourné par le sud) avant de recevoir les eaux de la Morava (March) qui déterminent sur une partie de son cours la frontière entre l’Autriche et la Slovaquie et de passer devant l’ancienne forteresse de
Devín, détruite par les troupes napoléoniennes et dont les ruines avec son cortège de légendes dominent le confluent.

Les ruines de la forteresse de Devín (Slovaquie) depuis la rive droite du Danube, photo © Danube-culture, droits réservés
L’exposition du Braunsberg, sa position de « Porta Hungarica » avec les petites Carpates de la rive septentrionale, aux lisières de la plaine pannonienne, sa géologie calcaire et la présence à ses pieds du Danube qui l’arrose tout en le contournant, génèrent un microclimat spécifique favorable tout à fait favorable à de nombreuses espèces animales et végétales de type méditerranéen, adeptes du soleil et sa chaleur comme le lézard vert, la couleuvre d’Esculape, l’Onosma austriaca (famille des Boroginacées), l’orpin royal de Phénicie (Verbascum phoeniceum) ou l’iris nain (Iris pumila). Plusieurs espèce végétales, faisant la joie des botanistes, sont en particulier endémiques au Braunsberg et à ses environs tel l’œillet à plumes de Hainbourg (Dianthus lumnitzerii).

Oeillets à plumes en fleur (Dianthus lumnitzeri), photo © droits réservés
Le Braunsberg, classé zone Natura 2000, se trouve aux limites du Parc National des Prairies Alluviales Danubiennes.


Le Danube au pied du Braunsberg avec les ruines de la forteresse de Röthelsheim, photo © Danube-culture, droits réservés