Säusenstein (Basse-Autriche) et sa légende
Säusenstein (PK 2054, rive droite, Basse-Autriche) et son ancien couvent cistercien
Säusenstein, fut par le passé et demeure encore aujourd’hui un haut-lieu de la spiritualité danubienne.
Un complexe de bâtiments allongés et les restes d’une chapelle gothique rappellent encore aujourd’hui la présence d’une église collégiale et d’un ancien couvent cistercien tout proche du fleuve, fondé en 1333 par Eberhard V de Wallsee-Linz, commandant de la principauté d’Autriche au-dessus-de-l’Enns, puis fermé en 1789 et occupé par les troupes napoléoniennes qui laissent un douloureux souvenir de leurs passages en le transformant d’abord en hôpital militaire puis en le pillant et en brûlant son église lors des campagnes d’Autriche successives.
Ancien couvent cistercien de Säusenstein, estampe de l’artiste d’origine alsacienne François-Xavier Sandmann (1805-1856) d’après Jakob Alt (1789-1872), gravée par Johannes Rauch à Vienne en 1850
Sur les bords même du Danube, subsiste encore une tour d’angle des anciens murs du monastère, le « Prälatenstöckl », qui abrite une maison paroissiale. À quelques mètres du « Prälatenstöckl », le lit du fleuve est parsemé d’énormes rochers. Ces rochers surnommés « boules du monastère » (Klosterkugeln) ou « boules du diable » (Teufelskugeln) sont au cœur d’une des nombreuses légendes du Danube.
Säusenstein
Cette légende raconte que le diable était tellement en colère contre les pieux habitants de Säusenstein qu’il se mit en tête de détruire le village. Une nuit, alors qu’il projetait de jeter d’énormes blocs de roche sur le monastère, la petite cloche de la mort se mit à sonner. Le diable, dont le pouvoir était ainsi annihilé par celle-ci, laissa tomber les rochers qu’il avait saisi dans le lit du fleuve et s’enfuit en hurlant qu’il ne reviendrait plus jamais. Selon une interprétation populaire, ces énormes rochers auraient peut-être donné plus tard au village le nom de « am sausenden Stein » (près du rocher qui s’est écrasé).
Le monastère a été acquis en 1979 par l’artiste et galeriste mystique autrichienne Luise Wittmann (1902-2005) qui assure sa restauration et le transforme en une fondation gérée aujourd’hui par ses descendants.
Wenn man Schätze graben will und heben,
muss man sie tief suchen gehen,
denn das Oberflächliche,
das gibt nicht viel.
Alle Schätze der Erde liegen tief,
und der Mensch muss sich immer mühen
sie zum Tageslicht zu bringen.
Und so ist es auch mit dem
tiefen Grund der Seele.
Luise Wittmann, KG 20.10.1980
Si l’on veut creuser et extraire des trésors,
il faut aller les chercher en profondeur,
car ce qui est superficiel,
ne donne pas grand-chose.
Tous les trésors de la terre se trouvent en profondeur,
et l’homme doit toujours s’efforcer
de les mettre au jour.
Il en va de même pour le fond
Le fond profond de l’âme.
Luise Wittman
Luise Wittman, artiste et galeriste mystique chrétienne, peintre a eu une existence mouvementée, pleine de privations et marquée par de nombreuses expériences surnaturelles. Elle a traversé deux guerres mondiales, Elle a accompagné de nombreuses personnes sur leur chemin spirituel fondé une communauté initiée par le surnaturel et racheté en 1979 avec son fils Karl, à l’âge de 77 ans, l’ancienne abbaye cistercienne de Säusenstein qui était dans un état déplorable et y organise de nombreux expositions et évènement artisitiques Son oeuvre de peintre représente plus d’une centaine de tableaux. Elle a été également le mentor spirituel et artistique d’autres artistes comme Ricca Bach, Günter Orban, Peter et Christl Thomas…
www.stiftsaeusenstein.at
Eric Baude pour Danube-culture, octobre 2023